Une femme active sur cinq a dû faire face à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa carrière, selon l’enquête réalisée par l’Ifop pour le Défenseur des droits sur le harcèlement sexuel au travail. Cette proportion n’a pas baissé en 23 ans, puisqu’elles étaient 19% à se déclarer victimes en 1991, date de la dernière enquête réalisée en France sur ce sujet.
Aujourd’hui plus diffus, plus répandus entre collègues sans impliquer nécessairement une relation de subordination entre la victime et l’auteur du harcèlement, les cas de harcèlement sexuel au travail ne se réduisent pas au chantage sexuel. Pour trois quarts des femmes actives qui s’estiment victimes de harcèlement sexuel au travail (75%), il s’agissait de gestes ou de propos à connotation sexuelle répétés malgré leur absence de consentement, et dans plus de quatre cas de harcèlement sur dix, c’est un collègue qui était à l’origine du harcèlement (41%, en augmentation de 19 points par rapport à 1991), sans lien hiérarchique avec la victime.
Dans trois cas de harcèlement sur dix (30%), les femmes actives victimes déclarent qu’elles se trouvaient dans une situation d’emploi précaire. D’ailleurs, le fait d’avoir un contrat de travail précaire est cité par plus d’un tiers des Français (36%) comme facteur exposant le plus une femme au harcèlement sexuel, derrière le fait de travailler dans un univers à dominante masculine (53%) et d’être jeune (46%).
partager