L’enquête sur la perception des discriminations par les demandeurs d’emploi, réalisée par l’Ifop à la demande du Défenseur des Droits et de l’Organisation Internationale du Travail, met en évidence la fréquence du phénomène perçu et le rôle aggravant de la crise.
87% des chômeurs interrogés sur l’ensemble de la France considèrent que les discriminations à l’embauche sont fréquentes, un score légèrement moins élevé pour les habitants des ZUS (76%). En outre, la crise est perçue comme un facteur augmentant le risque de discriminations à l’embauche par 84% de l’échantillon des demandeurs d’emploi dans la France entière (79% en ZUS).
Dans ce contexte, la lutte contre les discriminations dans l’accès à l’emploi est jugée importante à la quasi-unanimité (93%), 62% la jugent même « très importante ». Dans les faits, 37% des demandeurs d’emploi déclarent avoir déjà été victimes personnellement d’une discrimination (près d’un quart (24%) affirme l’avoir subie « plusieurs fois »). En ZUS, le taux s’établit à 29% (18% plusieurs fois).
L’entretien d’embauche apparaît comme la première situation de discrimination dans l’accès à l’emploi pour 69% des chômeurs, devant le moment de la réception ou l’examen du CV, propice aux discriminations pour 34% de l’échantillon national (52% en ZUS).
Les expériences de discriminations sont imputées, selon les cibles, à une grande variété de critères, avec pour les plus souvent évoqués : L’apparence physique (l’obésité, les vêtements, etc.), pour 29% des demandeurs d’emploi ayant vécu une discrimination ; le statut de chômeur (26% de l’ensemble et 46% des 18-24 ans) ; le genre (24% de l’ensemble, mais 35% pour les femmes contre 11% pour les hommes).
Et parmi les demandeurs d’emploi qui n’ont jamais été victimes de discrimination, 62% estiment qu’il est « certain » ou « probable » qu’ils le seront un jour (65% en ZUS).
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