On dit que les classes moyennes sont les oubliées des politiques publiques gouvernementales. Paradoxe dans la mesure où plus des deux tiers des Français se rangent dans cette catégorie. L’Ifop, à la demande de la Fondation pour l’Innovation Politique, a conduit une grande enquête auprès d’un échantillon représentatif de 2000 personnes âgées de 18 ans et plus dans le but de cerner au plus près les contours de ces classes moyennes, réputées assurer le dynamisme économique et la stabilité politique de nos sociétés. Au-delà des variables économiques (revenu, patrimoine) et socio-culturelles (niveau de diplôme), les résultats de l’étude laissent à voir une, ou plutôt « des » classes moyennes traversées par des représentations mentales spécifiques. Ainsi, si l’entrée dans les classes moyennes se caractérise par un sentiment d’ascension sociale par rapport à la génération de ses parents, elle coïncide également avec une crainte du déclassement d’une intensité toute particulière. Plus enclines que le reste de la population au relativisme quant à leur position dans la société, les personnes se vivant comme membres de la classe moyenne expriment dans le même temps un certain nombre de doléances. Ils font ainsi part d’un manque de reconnaissance et se joignent aux plus défavorisées pour déplorer une aide insuffisante de l’Etat à leur égard.
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