L’étude réalisée par l’Ifop à la demande de l’Association des Familles Protestantes permet de cerner le profil de la population protestante. Celle-ci se distingue sensiblement, tant d’un point de vue sociodémographique qu’idéologique, de l’ensemble de la population française. Toutefois, outre cette comparaison d’ensemble, des sous-populations coexistent au sein même de la communauté des protestants. Trois clivages majeurs, souvent imbriqués, apparaissent : d’une part entre les protestants de sensibilités luthérienne ou réformée et les protestants de sensibilités dites émergentes (évangélique, pentecôtiste ou charismatique) et, d’autre part, entre les protestants par héritage familial et les convertis. Par ailleurs, les protestants les plus pratiquants présentent un profil et des attitudes spécifiques qui en font une catégorie bien à part.
A l’heure actuelle, plus d’un protestant sur deux (59%) se déclare de sensibilité réformée (42%) ou luthérienne (17%) lorsque les sensibilités évangélique (21%), pentecôtiste (5%) ou charismatique (2%) représente un peu plus d’un quart des croyants (28%). Cependant, l’analyse des structures sociodémographiques de ces deux populations met en lumière un mouvement de fond au sein du monde protestant dont la première manifestation réside dans le vieillissement des croyants de tradition luthéro-réformée par rapport aux sensibilités émergentes : 42% des luthéro-réformés sont âgés de 65 ans et plus contre seulement 17% des « émergents ». Ces derniers sont ainsi nettement plus jeunes : 16% ont moins de 25 ans contre 4% seulement des luthéro-réformés. Le dynamisme de ces courants émergents se manifeste, en parallèle de la seule pyramide des âges, par un taux de conversion tout à fait remarquable : 48% sont des convertis contre 15% des luthéro-réformés. En parallèle de l’âge, la comparaison de la structure socio-professionnelle permet de conclure à une véritable coexistence de deux sous-familles au sein de l’univers protestant. La structure de la population active de sensibilité émergente se caractérise par une proportion majoritaire d’ouvriers et d’employés (d’ailleurs quasi équivalente à ce que l’on observe à l’échelle de la population française dans son ensemble). Les luthéro-réformés, quant à eux, comptent deux fois plus de professions libérales et de cadres supérieurs (28% contre 14%) et sont deux fois plus nombreux à être titulaires d’un diplôme supérieur à bac +2 (39% contre 20%).
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