Notre dernière enquête pour Solidarités Femmes indique que près d’un femme sur 10 (9%) déclare avoir été victime de violences conjugales durant la première période de confinement liée à l’épidémie de Covid-19, dont 5% des femmes ayant subi des violences physiques ou sexuelles. En outre, 3% des femmes ont été violentées sexuellement par leur conjoint. Les femmes les plus jeunes apparaissent plus souvent victimes de ce phénomène de violence durant le confinement : 13% des moins de 35 ans l’affirment, contre 7% des plus de 35 ans. En ce qui concerne les femmes victimes de violences conjugales, 66% confient en avoir été victimes avant la période de confinement, et près d’un tiers (30%) indique en avoir subi durant ce premier confinement.
La majorité des femmes victimes de violences conjugales ne s’en ouvre pas. A peine la moitié en a parlé à un proche (51%), 21% à un médecin, et 14% a contacté le numéro gouvernemental, le 3919. Notons que le statut professionnel révèle une grande différence dans le fait de parler ou non à un proche de ces violences : les dirigeantes d’entreprises sont 67% à le faire, contre 44% des salariées, et seulement 30% des chômeuses.
Les conséquences de cette situation sur les femmes victimes de violences conjugales sont plurielles : 26% d’entre elles ont rencontré des problèmes de santé, 21% des difficultés professionnelles, 19% des difficultés économiques. Cela va plus loin pour 20% des interrogées de l’enquête, qui jugent avoir craint pour leur vie. Quand on questionne les victimes sur les suites qu’elles désirent donner à ces épisodes de violences, c’est-à-dire d’échapper à la violence du conjoint, 68% annoncent l’envisager, dont 37% « certainement ».