A la veille de la manifestation organisée par les organisations syndicales le 11 juin contre la réforme du collège, l’Ifop a réalisé pour le compte de l’association SOS Éducation une enquête qui révèle la forte opposition des professeurs du secondaire à son égard.
* Les trois quarts des enseignants interrogés (74%) se déclarent opposés à la réforme, soit une proportion encore plus forte que celle observée chez l’ensemble des Français (61% des Français y étant opposés d’après une enquête réalisée en mai).
* Parmi les mesures envisagées dans cette réforme, la mise en place des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) est fortement contestée (74% d’opinions défavorables), tout comme le remplacement des options de latin et grec par un enseignement pratique interdisciplinaire de langues et cultures de l’Antiquité (74% d’opinions défavorables) et la disparition des classes bilingues ou européennes (87% d’opinions défavorables).
* De manière plus générale, une large majorité d’enseignants a le sentiment que cette réforme va “niveler par le bas le niveau global des collégiens” (74%) et qu’elle “ne contribuera pas à réduire l’échec scolaire en France” (74%). Ils sont en revanche plus partagés sur l’idée qu’elle va « uniformiser le parcours scolaire des collégiens » : 51% d’entre eux partagent cette idée, contre 49% qui n’y adhèrent pas.
* Plus de huit enseignants sur dix (84%) estiment que le gouvernement a eu tort de publier le décret portant sur cette réforme du collège dès le lendemain de la journée de grève des enseignants du 19 mai.
* Près de trois enseignants sur quatre (73%) soutiennent d’ailleurs la manifestation organisée par les organisations syndicales le 11 juin pour réclamer l’abrogation de cette réforme du collège, ce soutien étant particulièrement fort dans les rangs des enseignants en collège (77%) et chez les professeurs de lettres (78%) et de langues (80%).
* Enfin, cette réforme n’est pas sans impact sur l’image de la Ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem : la proportion d’enseignants en ayant une mauvaise opinion a plus que doublé en l’espace de neuf mois, passant de 23% en septembre 2014 à 57% en mai 2015. Désormais, moins d’un enseignant sur trois (31%) a une bonne opinion de la Ministre de l’Éducation nationale, contre 41% en septembre 2014.
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