Combien de Français envisagent de partir en vacances à Noël et donc sont potentiellement affectés par les mouvements sociaux qui vont toucher les transports à l’occasion des fêtes de fin d’année ? Plus largement, dans un contexte post-Covid marqué par une explosion des prix (ex : 18,9% pour les billets d’avion en un an), les intentions des Français pour ces vacances d’hiver interrogent : l’inflation va-t-elle restreindre leurs vacances de fin d’année ou le « miracle de Noël » va préserver leurs habitudes ? Réalisée pour le site d’information et de conseil en voyages Voyage Way, cette enquête menée auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 Français montre que si le contexte économique ne va pas gâcher les congés de tout le monde –ces vacances restant l’apanage des ménages les plus aisés -, l’inflation galopante va notamment pousser les vacanciers à privilégier la France.
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https://www.voyageway.com/enquete-ifop-vacances-de-noel
1 – LES DÉPARTS AUX VACANCES DE FIN D’ANNEE NE SEMBLENT PAS TRÈS AFFECTÉS PAR LA CRISE MAIS CES CONGÉS RESTENT L’APANAGE DES FRANÇAIS LES PLUS AISÉS
Des intentions de départ en vacances des Français aussi élevées qu’avant la crise du Covid19
Malgré une forte inflation et un pouvoir d’achat en baisse dans l’Hexagone, plus d’un Français sur quatre (27%) a l’intention de partir en vacances pour les prochains congés de fin d’année, un chiffre bien supérieur à celui enregistré pendant la période Covid 19 – seulement 15% des Français envisageaient en effet à cette période de partir en vacances pour Noël – mais très similaire à ceux mesurés avant la pandémie (24% de départ en en 2019, 26% à Noël 2013). Il est vrai que les intentions de départ de cette année ne peuvent être comparées avec celles mesurées en plein crise du Covid dans la mesure où elles étaient alors plombées par les diverses contraintes imposées par les autorités sanitaires…
Des vacances d’hiver concernent toujours la strate la plus privilégiée des Français
Au-delà de cet état des lieux sur la population générale, de forts clivages émergent entre les catégories aisées et les plus modestes d’Hexagone. En effet, les vacances des « riches » ne connaissent pas la crise … tandis que les ménages les plus pauvres se révèlent beaucoup plus « poussés » à ne pas voyager : 44% des Français gagnant plus de 2500 euros nets par mois déclarent avoir l’intention de partir en congés contre seulement 22% parmi ceux gagnant moins de 900 euros. C’est d’ailleurs en Ile-de-France, qui comprend un PIB par habitant deux fois plus élevé que la moyenne française, où les intentions de partir pour les congés de fin d’années sont les plus élevées (43% des Franciliens contre 24% en province).
L’argent, au cœur des raisons invoquées pour ne pas partir en vacances à noël
Interrogée plus spécifiquement sur ses motifs de « non-départ » en vacances, la masse de Français ne partant pas en congé avance avant tout des freins de nature financière. En effet, ils sont environ quatre sur dix à expliquer qu’ils préfèrent « économiser de l’argent pour d’autres dépenses » (43%) ou qu’ils « manquent d’argent à dépenser pour des congés à cette période » (40%). Et près d’un quart d’entre eux expliquent même qu’ils ont fait « l’impasse sur les vacances pour pouvoir offrir des cadeaux de Noël », signe de l’importance qu’ils accordent à ce rituel familial. Et très logiquement, ce sont les individus les plus pauvres – c’est-à-dire aux revenus mensuels nets inférieurs à 900 € par unité de consommation – qui avancent le plus ces freins de nature financière.
2 – DANS UN CONTEXTE DE HAUSSE DES PRIX DES BILLETS D’AVION, LES FRANÇAIS NE SERONT JAMAIS AUSSI NOMBREUX A RESTER DANS L’HEXAGONE
Une large majorité de vacanciers (81%, +5 points par rapport à 2020 !) a l’intention de partir en France pour les congés de fin d’année, un chiffre au plus haut depuis Noël 2015. Signe de la hausse des coûts et de l’augmentation massive des billets d’avion (+18,9% d’augmentation en un an), les voyages en Europe apparaissent moins privilégiés cette année (12%, – 2 points par rapport à 2020), ainsi que ceux en dehors du vieux continent (7% contre 10% en 2020).
3 – L’INFLATION SE FAIT AUSSI RESSENTIR SUR LE BUDGET DES VACANCIERS QUI AUGMENTE DE 17% !
Symptomatique de l’inflation, un budget vacances à la hausse cette année pour certains vacanciers
En moyenne, les vacanciers comptent dépenser 852 euros en moyenne en 2022 contre 724 euros en 2020, soit une augmentation de 17% en 2 ans ! Cette augmentation du budget s’explique notamment par la hausse des prix touchant tout le pays, qui incite une partie des vacanciers à prévoir un budget plus élevé pour ces nouvelles vacances.
Mais l’inflation engendre une baisse de budget pour d’autre vacanciers : « les vacanciers modestes »
Au-delà de cette hausse générale du budget vacances, près d’un tiers des vacanciers (28%) vont dépenser moins de 300 euros par mois. Les Français fragiles y apparaissent sur-représentés : 50% des vacanciers de catégorie « pauvres », 65% des chômeurs et 59% de Français de banlieue « populaire » déclarent avoir l’intention de dépenser moins de 300 euros pour les prochaines vacances de fin d’année.
L’inflation joue un rôle majeur dans le budget consacré aux vacances de fin d’année pour les foyers les plus modestes : seulement 16% des Français dont l’impact de la hausse du prix de l’énergie sur le niveau de vie est neutre déclarent dépenser moins de 300 euros lors des congés de fin d’année (contre 28% pour ceux dont l’impact de la hausse du prix de l’énergie est très important !).
Hugo Lasserre, chargé d’études du pôle « Politique / Actualités » de l’Ifop.
POUR CITER CETTE ETUDE, IL FAUT UTILISER A MINIMA LA FORMULATION SUIVANTE :
« Étude Ifop pour Voyage Way réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 21 novembre 2022 auprès d’un échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine »