Motivation, équilibre vie perso – vie pro, rapport à l’entreprise, télétravail, quête de sens, désir d’autonomie, envies de changements radicaux… Cette étude fournit des données chiffrées sur les aspirations des cadres du privé après 9 mois de crise sanitaire qui ont profondément transformé leurs conditions de travail et leur rapport à l’entreprise.
Epanouissement, motivation, envies d’ailleurs
« Avoir un bon équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle » (36%) et « avoir le sentiment de faire un travail utile » (23%) demeurent les critères permettant de s’épanouir professionnellement les plus cités. Cependant, la crise a un impact sur différents aspects de la vie professionnelle :
- Si 27% des cadres estiment que « leur équilibre vie privée – vie pro s’est détérioré », 33% pensent qu’il « s’est amélioré », et 44% qu’il ne s’est « ni amélioré, ni détérioré ».
- 34% des cadres considèrent que « leur sentiment d’utilité au travail s’est détérioré», contre 22% « amélioré » et 44% « ni amélioré, ni détérioré ».
- 46% des cadres considèrent que « leur motivation s’est dégradée », contre 13% « amélioré » et 41% « ni amélioré, ni détérioré ».
Les cadres manifestent également des envies de changement :
- 68% d’entre eux ont l’intention de réaliser au moins une des situations de mobilité suivantes au cours des deux prochaines années : changer de poste (dans la même entreprise ou dans une autre entreprise), de métier, de statut (quitter le statut de salarié), ou réaliser une mobilité géographique
- 40% affirment « avoir eu envie de démissionner ces derniers mois », que ce soit pour un autre emploi dans le même secteur d’activité ou dans un autre secteur toujours en tant que salarié ou bien pour exercer une activité avec un autre statut que celui de salarié.
- 30% ont déjà « songé à démissionner de leur emploi pour se lancer en freelance».
Télétravail : oui, à mi-temps
Aujourd’hui, en application des recommandations relatives à la situation sanitaire, 74% des interviewés pratiquent actuellement le télétravail un ou plusieurs jours par semaine, dont 34% « tout le temps », tandis que 26% déclarent télétravailler « jamais ou occasionnellement ». Le télétravail à temps plein concerne davantage certains profils : les femmes (39%, +5 points vs la moyenne), les 50 ans et plus (40%, +6 points), le secteur des Services (44%, +10 points) et notamment les cadres qui évoluent dans le domaine Information et communication (57%, +23 points), et la majorité de ceux qui télétravaillaient au moins un jour par semaine avant la crise sanitaire (53%, + 19 points).
A l’avenir, 78% aspirent à « télétravailler au moins un jour par semaine ». Cette proportion est d’autant plus importante chez les professionnels qui n’exercent pas de fonction d’encadrement (84%), les cadres du secteur des services (83%), ceux des entreprises de 250 salariés et plus (84%) et les franciliens (85%).
La fréquence idéale serait de « 2 jours par semaine » (pour 35% des cadres du privé), contre « 3 à 4 jours par semaine » (pour 19%), « 1 jour par semaine » (pour 17%) et « tout le temps » (pour 7%) ; à l’inverse, 22% souhaitent recourir au télétravail « jamais ou occasionnellement ».
Le freelancing, plus que jamais ʺdans l’air du tempsʺ
Le statut de « freelance » continue de bénéficier d’une image positive : 76% des cadres ont « une bonne opinion du statut de freelance » (84% pour ceux l’ayant déjà expérimenté).
Si 33% se disent « intéressés pour travailler en freelance à l’avenir », c’est « le risque que cela représente » qui est invoqué pour justifier l’absence de passage à l’acte pour la moitié des répondants (53%), qui évoquent également des raisons financières (52%).
Plusieurs enseignements de l’étude attestent d’une volonté de concilier quête d’autonomie et maintien d’un certain niveau de sécurité :
- la moitié des cadres (48%) seraient intéressés par une formule consistant à « conserver son emploi actuel à mi-temps et être freelance l’autre moitié du temps ».
- le portage salarial (qui permet d’exercer en tant qu’indépendant tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié) bénéficie d’une bonne image pour 71% des cadres.
- 37% des cadres ont déjà recouru ou pourraient avoir recours au portage salarial dans un horizon de 5 ans.
Enfin, près de la moitié des cadres du privé (47%) estiment que « le déploiement de ces nouvelles formes d’emploi devrait être une des priorités du gouvernement actuel » et 81% estiment que « le freelancing est plutôt adapté aux attentes actuelles des actifs ».