En 2021, année de sa création, Aéma Groupe a lancé l’Observatoire de la Protection, un baromètre annuel et une consultation de grande ampleur réalisée chaque année auprès d’un échantillon représentatif de la société française, 3 000 personnes, répartis sur le territoire national.
Pascal Michard, Président d’Aéma Groupe éclaire certains enseignements de cette seconde édition du baromètre.
Pourquoi est-il essentiel plus que jamais de prendre le pouls du sentiment de protection des Français ?
Aéma Groupe est un groupe mutualiste de protection. Ce terme de protection est essentiel. Il signifie que le Groupe ambitionne, depuis sa création, d’aller au-delà « de l’assurance qui répare ».
L’Observatoire de la protection Aéma Groupe a été mis en place en 2021, dès la création d’Aéma Groupe. Cela traduit bien la posture de prévenance qui guide nos actions. La prévenance parce qu’il s’agit de protéger. Nous voulons être LE leader mutualiste de la Protection, vis-à-vis de ses sociétaires, adhérents, clients ainsi que vis-à-vis de la société. La prévenance car il s’agit de prévenir, en lien étroit avec notre métier qui est l’assurance, la protection des personnes.
La prévenance caractérise notre relation étroite à nos adhérents, sociétaires, des relations humaines, d’écoutes sincères, d’attentions mutuelles, fondamentalement de confiance. Le baromètre annuel que nous menons avec l’IFOP entend mesurer cette confiance auprès d’un échantillon plus large que nos publics habituels, représentatif de la société française.
Par ce baromètre, nous souhaitons sonder sur le long terme les préoccupations, les sources d’appréhension, les besoins en matière de protection et le rôle attendu des différents acteurs (publics et/ou privés) issus de l’écosystème de la protection.
Cette année, les personnes interrogées nous le confirment, leur sentiment de protection se dégrade. Face à ce contexte social et de crises multiples qui influent sur le sentiment de protection des Français. La part des personnes interrogées qui s’estiment mal protégées (tous critères confondus) est ainsi passée de 17% à 22%. Avec des jeunes qui se s’estiment encore plus touchés et certaines catégories socioprofessionnelles: personnes à faibles revenus, artisans/ commerçants, foyer avec 2 enfants ou plus…
Ces résultats étaient pressentis par Aéma Groupe. L’Observatoire de la Protection d’Aéma Groupe est en effet placé au cœur des attentes et besoins en matière de protection et s’appuie sur les forces internes du Groupe : notre gouvernance, formée par les représentants des sociétaires et adhérents des entités d’Aéma Groupe, ainsi que de ses collaborateurs.
Des sujets qui préoccupent toujours le vieillissement, la retraite, le pouvoir d’achat et l’environnement en tête mais des besoins d’accompagnement de plus en plus concrets exprimés ; notamment relatifs aux rôles attendus des assureurs. Comment Aéma peut être « porteur de changements » ?
Les Français évaluent leur propre sentiment de protection à un niveau très moyen, avec une note en baisse à 5,7/10. Certains résultats appellent une réflexion et une attention toute particulière pour les acteurs de la protection que nous sommes, comme par exemple la santé mentale des jeunes, première source de stress des 18-24 ans.
Pour se sentir davantage protégés, une grande majorité des répondants attend des assureurs des solutions personnalisées et adaptées à leurs besoins ainsi qu’un accompagnement tout au long de leur parcours de vie – et qui va bien au-delà des couvertures classiques en assurance.
L’Observatoire se positionne clairement dans un rôle prospectif, d’anticipation des solutions de demain. Les répondants nous le confirment en déclarant attendre également que les assureurs adoptent une posture « d’éclaireur » et de « porteur de changements » sur des sujets qui relèvent de nos métiers : retraite, dépendance, accès aux soins, mais aussi le maintien du pouvoir d’achat et la lutte contre le changement climatique, placé par les jeunes en tête des priorités.
De “porteurs de changement”, il nous reste cependant encore à démontrer que nous sommes porteurs d’actions. Un rôle encore trop méconnu, notamment en matière de lutte contre le changement climatique et de prévention. Nous menons chaque année des milliers d’actions de sensibilisation à la sécurité routière ou bien à une alimentation durable sur tout le territoire via nos représentants des sociétaires.
Nous revendiquons un rôle clef de porteur d’actions au service des transitions, considérant notre pouvoir d’investisseur comme levier majeur pour réorienter l’économie vers le rôle de régulateur social et environnemental qu’elle devrait avoir. Cela passe notamment par notre choix d’être un « investisseur activiste » : nous voulons que l’argent que nous mettons dans les grandes entreprises serve à faire évoluer leur stratégie pour qu’elles prennent en compte les transitions environnementales et écologiques de manière effective. C’est le sens du dépôt par un collectif d’actionnaires engagés, dont OFI invest AM, de résolutions “say on climate” lors des Assemblées générales d’Engie et Total cette année, en ligne avec notre ambition d’investisseur responsable Aéma Groupe.
En 2023, la prévention fait son entrée dans les besoins exprimés par les Français, plus ou moins directement. Ce sujet est au cœur de la stratégie d’Aéma Groupe. Pouvez-vous partager avec nous les premières initiatives mises en place dans ce domaine ?
La prévention a toujours été essentielle pour les assureurs mutualistes que nous sommes, qu’il s’agisse de prévention routière, de prévention des risques climatiques en matière d’habitat ou de prévention santé. Rien que l’an dernier, Aéma Groupe menait près de 3 000 actions de prévention sur tout le territoire.
Sur ce sujet, les personnes interrogées nous répondent qu’elles sont demandeuses de davantage de pédagogie (et notamment dans les programmes scolaires : 48%). Elles demandent également une mobilisation conjointe des pouvoirs publics, des citoyens et des assureurs, en vue d’anticiper les futurs risques et dans une approche touchant aux différents domaines de la vie et pas uniquement en prévention santé. Les assureurs ne pourront, ni devront, agir seuls.
Cela correspond aux évolutions que nous pressentons pour le métier d’assureur, dont la part d’actions en tant que “préventeur”, déjà importante, ne fera que croître dans les années à venir pour faire face aux risques de demain. Les réflexions menées par l’Observatoire de la Protection d’Aéma Groupe accordent ainsi une part importante à l’installation, au sein de la société française, d’une « culture de la prévention », aujourd’hui trop peu présente.
Là aussi, la prévenance, qui m’est chère, implique une autre manière d’entendre et de parler de la « prévention ». A l’heure où les complémentaires santé sont interrogées sur leur légitimité, où la transition climatique, le cyber, les pandémies font émerger de nouveaux risques, nous souhaitons porter une autre vision de la prévention et contribuer utilement au débat public sur ces sujets.
Dans ce contexte, face aux défis et enjeux qui s’imposent aux acteurs de la protection, les assureurs mutualistes ont-ils toujours la préférence et la confiance des Français ?
Je me dois de préciser tout d’abord que, malgré une légère baisse par rapport à l’année précédente, les personnes interrogées considèrent toujours leurs proches et le corps médical comme les acteurs leur apportant le plus de protection face aux risques. Les proches étant cités en premier lieu pour 54 % des sondés (soit une baisse de – 8 points vs 2021) suivi par le corps médical (pour 44 % des sondés, -5 points). En 3ème position sont cités les acteurs institutionnels (la sécurité sociale, caisse de retraite, force de l’ordre…).
Le sentiment de protection apporté par les assureurs mutualistes est cependant cette année en forte hausse (mentionnés par 22 % des sondés, et attestant d’une hausse de + 9 points par rapport à 2021, après prise de connaissance de leurs spécificités), jusqu’à talonner les acteurs institutionnels et marquer un écart avec d’autres acteurs tels que les assureurs traditionnels et les banques (15% et 8% respectivement). Ce sont également les acteurs de la protection à qui les sondés font le plus confiance : absence d’actionnaires, indépendance financière constituent autant de gages de confiance exprimés.
Tous ces résultats confortent l’action des acteurs mutualistes de protection que nous sommes, et nous obligent pour l’avenir. Ils appuient des travaux que nous menons pour anticiper, adapter nos métiers, notre vision de la protection, les confronter aux autres acteurs de place et partager nos bonnes pratiques. Ils nous permettent de nous interroger constamment pour toujours mieux accompagner ceux par qui et pour qui nous sommes là : nos sociétaires, adhérents et clients.
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