Plus d’un quart des actifs en poste de travail indique que le bruit au travail impacte leur vie privée.
A l’occasion de la 8e Semaine de la Santé Auditive au Travail, l’association JNA tire la sonnette d’alarme. Les résultats du nouveau baromètre Ifop-JNA, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1103 actifs en poste de travail, viennent illustrer cette alerte en rebattant les cartes des idées reçues. Face à la confirmation de tendances enregistrées depuis l’après-covid, les experts scientifiques et médicaux de l’association appellent les acteurs économiques et sociaux à intégrer ces analyses d’impacts du bruit et à changer rapidement leur approche. Dans un contexte de marché tendu et face à la montée de la souffrance au travail, il y a urgence à modifier les paradigmes du XXe siècle pour atteindre l’objectif de « tout mettre en œuvre pour éviter toute souffrance physique et mentale au travail ». L’un des fondements de la loi de santé au travail. Ce nouveau baromètre fournit des clés pour l’entreprise « résiliente ».
7e baromètre « Bruit et santé auditive au travail », octobre 2023 : ce qu’il faut retenir
- « Près de la moitié des actifs en poste (45%) déclarent que le bruit au travail a au moins une répercussion pour leurs oreilles sur leur quotidien ». Cette proportion est majoritaire chez les moins de 35 ans (52%).
- 33% des actifs déclarent des gênes de compréhension de la parole et 30% des sifflements ou bourdonnements en raison des expositions sonores. Les télétravailleurs sont concernés par ces effets auditifs.
- 60% et 50% des interviewés mentionnent de la « fatigue, lassitude et irritabilité » et du stress en raison des expositions sonores au travail.
- La souffrance psychologique est bien présente, et concerne 31% des actifs dont 61% de ceux souvent gênés par le bruit au travail. Incompréhension avec le management, tensions et agressivité au sein des équipes en seraient une résultante.
- Parmi les 52% des actifs en poste de travail déclarant vivre une gêne du bruit, pour 50% d’entre-eux cela impacte leur vie privée. Les moins de 35 ans l’expriment le plus fortement (+13 points).
- Les solutions proposées par l’employeur sont jugées insuffisantes. Si elles semblent progresser dans les secteurs de l’industrie et du BTP, leur mise en place demeure largement minoritaire. La proposition de sensibilisation reste stable et faible. Pour autant, les salariés à titre individuels sont prêts à se mobiliser aux côtés de l’employeur.
- Les angles morts révélés par le baromètre :
- 29% des actifs passent « sous les radars » : 9% d’entre eux sont peu gênés par le bruit malgré une forte exposition. A contrario, 20% sont peu exposés mais malgré tout gênés indiquant une possible minimisation de cette nuisance par l’employeur.
- Les 18-24 ans sont nombreux à être exposés au bruit sans être gênés (18% contre 9%). Ce qui indique une insuffisante prise au sérieux de cet enjeu par cette génération.
- 26% des télétravailleurs 2 à 3 jours semaine sont gênés par le bruit bien que peu exposés au bruit. Ce constat peut être interprété comme une difficulté à devoir alterner entre des environnements sonores différents et un risque que cette perception passe inaperçue pour les employeurs. Les conditions de télétravail varient d’un salarié à l’autre, et certains peuvent se retrouver chez eux avec un nouvel environnement bruyant, angle mort s’il n’est pas remonté à l’employeur.
- La question du bruit et de ses impacts sur l’oreille est plus ancienne dans les secteurs agriculture et industrie alors qu’elle apparaît moins évidente dans les métiers du bureau, de « Front office ».
- Le premier réflexe des employeurs reste celui de mettre à disposition des protections individuelles contre le bruit.