Vapoteurs et fumeurs divisés s’agissant du recours à la cigarette électronique pour arrêter de fumer
L’idée que la cigarette électronique constitue un outil efficace pour arrêter de fumer divise : 56% des répondants la partagent, un résultat stable par rapport à l’année précédente. En réalité, les opinions sont très hétérogènes et varient fortement selon l’âge – les plus jeunes en sont plus convaincus -, la CSP – les catégories socio-professionnelles supérieures adhèrent davantage à l’idée – et surtout la pratique de la vape – les vapoteurs exclusifs (quasiment unanimes, 85%), qui en font déjà usage. En revanche, les fumeurs exclusifs restent sceptiques (31%), ce qui illustre une réticence persistante chez ceux qui ne sont pas encore passés à la vape.
Il n’en demeure pas moins que 61% des fumeurs qui envisagent d’arrêter déclarent vouloir avoir recours à la cigarette électronique pour y parvenir, ou le font déjà – un chiffre en forte hausse (+13 points par rapport à l’année dernière) -, notamment car ils pressentent une amélioration de leur état de santé (39%) et un gain financier (34%). Ce recours est encore plus marqué chez les parents de deux enfants ou plus (83%) et les vapofumeurs (91%), qui ont déjà une habitude mixte entre tabac et vapotage ; encore une fois, les fumeurs exclusifs sont, eux, très sceptiques (21%).
En l’occurrence, les principaux arguments retenus en faveur de la cigarette électronique pour limiter ou arrêter le tabac selon les anciens fumeurs sont :
–L’efficacité pour arrêter de fumer (44% de citations)
-Mais aussi le moindre coût (45%)
-Et une meilleure santé (40%).
Le vapotage, un levier économique et un confort amélioré pour les anciens fumeurs
L’un des arguments majeurs en faveur de la cigarette électronique reste son coût réduit par rapport au tabac. 83% des vapofumeurs et vapoteurs ayant arrêté de fumer déclarent avoir réalisé des économies ; une économie d’autant plus significative qu’elle est perçue comme marquante par plus de la moitié des vapoteurs anciens fumeurs (59% en ont fait « beaucoup »).
Au-delà des aspects financiers, 65% des vapofumeurs et vapoteurs ayant arrêté constatent une amélioration de leur confort de vie. Cette amélioration est particulièrement ressentie par les 35-49 ans (75%), les catégories socio-professionnelles supérieures (77%) et les vapoteurs anciens fumeurs (78%), confirmant que l’abandon du tabac au profit de la cigarette électronique peut être source d’une meilleure qualité de vie.
Dans ce contexte, la moitié des répondants regrettent que les pouvoirs publics ne reconnaissent pas suffisamment le rôle de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique (54%).
En dépit d’une certaine prudence quant aux effets de la cigarette électronique, le tabac est toujours perçu comme plus dangereux que l’alternative sans combustion…
La perception des risques liés au tabac et à la cigarette électronique reste relativement stable. 1 répondant sur 2 considère que le tabac fumé est plus dangereux que la cigarette électronique, un avis largement partagé par les vapoteurs exclusifs (66%) et les vapofumeurs (63%), mais contesté par les fumeurs exclusifs (36%). Par ailleurs, 30% des répondants estiment que les deux produits présentent des dangers équivalents, attestant de la prudence quant aux effets encore méconnus du vapotage sur le long terme.
Cette réserve se confirme dans l’opinion des répondants sur l’apport du vapotage en matière de santé publique : alors même que moins d’un interviewé sur 10 juge le tabac moins dangereux que la cigarette électronique (9%), ils ne sont « que » 49% à estimer que la cigarette électronique représente un progrès pour la santé. Ce sentiment est plus fort chez les jeunes adultes (59%) et, sans surprise, chez les vapoteurs exclusifs (76%), alors qu’il est nettement plus faible chez les fumeurs exclusifs (26%).
… pourtant, la motivation à arrêter de fumer s’érode
La nocivité du tabac fait donc peu débat, mais les intentions d’arrêt de la cigarette traditionnelle chutent drastiquement cette année. Seuls 39% des fumeurs déclarent envisager d’arrêter de fumer, contre 53% l’an dernier. Cette baisse interroge, et pourrait traduire une forme de résignation à partir du moment où elle est particulièrement forte chez :
-Les plus âgés : -19 points en un an auprès des 50-64 ans et -20 points auprès des 65 ans et plus
-Les fumeurs exclusifs : -23 points en un an
Parmi ceux qui veulent arrêter, 34% déclarent vouloir le faire dans les trois prochains mois, un chiffre stable par rapport à l’an dernier. En revanche, 30% n’ont pas de date précise en tête, relativisant ainsi la volonté des personnes interrogées à vouloir passer à l’acte.
Une taxation controversée et une régulation des arômes qui divise
La lutte des pouvoirs publics contre le tabagisme ou le vapotage chez les jeunes peine à convaincre : seulement 36% des répondants jugent efficaces les stratégies pour limiter le tabagisme chez les mineurs et 28% concernant le vapotage ; des résultats stables mais faibles, témoignant d’un besoin d’action renforcé.
La fiscalité du vapotage reste un sujet de débat. 51% des répondants pensent que la cigarette électronique devrait être moins taxée que le tabac fumé, mais cette proportion diminue (-5 points par rapport à 2024). En parallèle, 30% estiment qu’elle devrait être soumise aux mêmes taxes que le tabac, une opinion en hausse de +4 points, traduisant un durcissement des positions sur le sujet. Encore une fois, le clivage est frappant entre les vapoteurs exclusifs (69% favorables à une taxation plus basse, 17% à une taxation identique) et les fumeurs exclusifs (respectivement 35% et 39%).
Un autre sujet de tension concerne les arômes des e-liquides, qui jouent un rôle clé dans la motivation à vapoter plutôt que de retourner au tabac. 66% des vapofumeurs et vapoteurs anciens fumeurs déclarent que la variété des arômes influence leur motivation à continuer de vapoter, avec une importance encore plus marquée chez les 18-24 ans (84%). Pourtant, 57% des sondés soutiennent la restriction des arômes mise en place dans d’autres pays européens, une mesure rejetée toutefois par les utilisateurs potentiels (43% des vapoteurs exclusifs y sont opposés).
Dans ce contexte, la restriction des arômes pourrait avoir un impact sur la consommation de tabac : 34% des vapofumeurs et vapoteurs anciens fumeurs envisageraient de reprendre ou d’augmenter leur consommation de tabac si seuls les arômes « tabac » étaient autorisés. Cette proportion atteint 43% chez les moins de 35 ans et 41% chez les vapofumeurs, mais seulement 21% des vapoteurs exclusifs.