Cette cinquième vague du Baromètre Ifop / L’Usine Nouvelle sur « les Français et l’industrie » est marquée par le dossier Alstom. Ainsi le pessimisme, déjà mesuré lors des précédentes vagues, à propos de l’ampleur du processus de désindustrialisation a encore gagné du terrain. 94 % des personnes interrogées (+6 points par rapport à octobre dernier) adhèrent ainsi à l’idée que « l’industrie a beaucoup décliné en France ces dernières années » et seulement 40 % (en recul de 4 points par rapport à octobre dernier) pensent que « la France reste une grande puissance industrielle ». Sur cette dimension, le décrochage s’établit même à 9 points par rapport à octobre 2011, soit avant les fermetures du site Arcelor de Florange, de la raffinerie Petrolus de Petit-Couronne, de l’usine PSA d’Aulnay ou de plusieurs abattoirs en Bretagne, l’annonce d’un projet de rachat d’Alstom par des groupes étrangers venant conforter la perception d’une désagrégation accélérée de notre tissu industriel dans l’opinion.
Dans ce contexte, 71 % des personnes interrogées estiment que le gouvernement ne soutient pas suffisamment l’industrie et 60 % adhèrent à l’idée que « même si c’est une entreprise privée, le gouvernement a raison de se saisir du sujet car Alstom est un fleuron industriel français ». Une majorité (moins nette, 53 %) se dessine également pour préférer le scénario d’un rachat d’Alstom par Siemens plutôt que par General Electric (16 %), 31 % ne se prononçant pas soit du fait d’une insuffisance d’information sur un dossier très pointu, soit par refus ou dépit de voir un symbole de l’excellence industrielle française passer sous pavillon étranger.
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