Alors que l’inflation touche la France de manière catastrophique, l’alimentation devient de plus en plus inabordable pour de nombreux Français, en particulier les produits issus de l’agriculture. C’est dans ce contexte que l’Ifop publie son Baromètre d’image des agriculteurs pour Ouest France.
Les Français ont un véritable sentiment de sympathie envers les agriculteurs et bien que deux tiers des Français (66%) pensent qu’il n’y aura pas assez d’agriculteurs en France pour assurer l’alimentation de la population dans les années à venir, plus de la moitié d’entre eux pensent qu’il faut les soutenir davantage (56%).
L’image des agriculteurs comprend néanmoins des dimensions parfois contrastées. Bien que les agriculteurs expriment souvent leur sentiment d’être mal aimés, la très grande majorité des Français considère qu’ils jouent un rôle majeur dans l’alimentation des Français (85%) et trois Français sur quatre font confiance aux agriculteurs (74%). L’image des agriculteurs évoqué aussi la nature, le maintien de la biodiversité, sujet qui conduit les Français à considérer que les agriculteurs ont un rôle à jouer dans le développement d’énergies alternatives (72%). Et alors que l’image de l’agriculture, et des agriculteurs, vis-à-vis du respect de l’environnement avait souffert durant plusieurs années à cause de scandales dans l’agroalimentaire, elle est en hausse depuis 2017 (44% avec affaire Monsanto) pour atteindre un haut historique (61%).
Concernant le positionnement des Français sur le prix des produits agricoles, la plupart des Français sont prêts à payer plus cher leurs produits alimentaires pour garantir un revenu correct aux agriculteurs (57%) ; cette sensibilité par rapport aux revenus des agriculteurs est de plus en plus présente et s’accélère depuis le début de l’épidémie de COVID-19 il y a trois ans. Néanmoins, il est nécessaire de remarquer que les classes les plus aisées sont davantage prêtes à payer plus cher (72%) que les classes plus pauvres (44% chez les catégories modestes). Le public prend conscience de l’impact de ses choix de consommation en général, phénomène moins observé parmi les jeunes consommateurs.
Pour l’avenir, quant à l’inquiétude au niveau de la relève agricole, peu sont les Français qui recommanderaient à leur enfant de devenir agriculteur (20%), recommandation qui est plus timorée chez les personnes âgées (12%, chez les plus de 65 ans) que chez les plus jeunes (34%, chez les 18-24 ans). Face à ce contexte, les Français demandent plus de soutien financier des pouvoirs publics (56%), mais notons tout de même une proportion élevée en faveur (25%) du maintien en l’état actuel des aides aux agriculteurs.