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Baromètre des violences éducatives ordinaires

1.Des violences physiques et morales assez bien installées dans les pratiques éducatives des parents

 

Plus de la moitié des parents d’enfants de moins de 10 ans estime avoir reçu une éducation sévère au cours de leur enfance  et 1/3 déclare avoir subi des actes de violence physique ou morale durant leur enfance.

 

Les violences éducatives ordinaires semblent être pratiquées chez un grand nombre de parents : 79% des répondants déclarent avoir mis en œuvre au moins une violence éducative pour l’un de leurs enfants au cours de la semaine précédant l’enquête, 65% au moins deux et 49% au moins trois.  Les violences éducatives les plus pratiquées sont des violences morales : « crié très fort après lui » (55%),  « mis au coin ou puni dans sa chambre » (48%), « privé de quelque chose (dessert, écrans, bonbons, doudou) car il ne vous obéissait pas » (46%) et « promis quelque chose pour obtenir obéissance » (42%). Dans le détail, notons que ceux qui ont le plus usé de violences éducatives sont plutôt des interviewés sans diplôme (70% pour au moins deux violences et 57% pour au moins trois), vivant avec plusieurs enfants de moins de 10 ans (75% 2 enfants / 71% 3 enfants pour au moins deux violences et 59%-58% pour au moins trois violences) et qui ont subi des actes de violence physique/morale durant leur enfance (73% et 57%).

 

Les violences physiques sont comparativement moins mises en œuvre, même si une part non négligeable a tout de même « donné une fessé » (23%), « bousculé » (20%) ou donné une gifle (15%). De fait, les interviewés ont plus le sentiment qu’il est facile d’élever un enfant sans jamais avoir recours à la violence physique (vs la violence morale) : « le bousculer » (75% dont 45% de très facile), « donner de gifle » (75% dont 47% de très facile), « donner de fessé » (67% dont 36% de très facile) VS « priver de quelque chose qu’il aime » (51%), « crier » (32%) ou « le punir » (30%).

 

  1. Des connaissances relativement floues au sujet des violences éducatives ordinaires

72% des parents indiquent savoir ce que sont les violences éducatives ordinaires, 38% affirmant le savoir précisément. Pour les parents interrogés, la violence envers son enfant commence dès les comportements verbaux : les insultes (31%), les cris (21%) puis ensuite les coups (20%).

 

La connaissance au sujet des violences éducatives demeure toutefois assez floue. Lorsqu’on invite les répondants à indiquer si différentes actions constituent une violence éducative ordinaire ou non, chaque action est associée par au moins la moitié des parents à des violences éducatives ordinaires. En moyenne, les répondants identifient 8,7 actions sur 15 comme une violence éducative et 12% les identifient toutes comme telles (vs 6% qui n’en identifient aucune). Les actions les plus associées aux VEO  sont « traiter de « bon à rien », de « méchant » ou « d’imbécile » » (64%) et « donner une fessée » (63%), tandis que les moins bien identifiées sont « enfermer dans une pièce quelques instants » (51%), « menacer/promettre quelque chose pour obtenir obéissance (50%) et priver de quelque chose en cas de désobéissance (48%).

Par ailleurs, la loi de 2019 interdisant les violences éducatives ordinaires, jouit d’une notoriété en demi-teinte auprès des parents (63% la connaissent).

 

3.Des violences éducatives ordinaires tolérées par ¼ des parents et une interdiction législative insuffisante pour y faire face

 

Pour les répondants, un parent violent envers son enfant est avant tout une personne qui a été poussée à bout (33% et 43% de ceux qui ont 3 enfants et plus). En conséquence de quoi, si la violence envers son enfant est perçue assez largement comme inacceptable quel que soit le cas de figure (77%), 23% des répondants se montrent plus tolérants face à la violence avec respectivement 11% et 12% qui la trouvent acceptable si cela arrive rarement et si les violences sont légères.

Les impacts des violences éducatives ordinaires ont des effets perçus dans le futur : 41% estiment qu’ils sont surtout prolongés et sont susceptibles d’affecter la vie future des enfants et 40% qu’ils sont autant immédiats que prolongés (notamment auprès de ceux qui ont subi des actes de violence physique/morale durant l’enfance; 45%). Au final, seuls 19% n’y voient que des effets à court terme.

 

Corollaire au manque de contrôle perçu sur le recours au VEO (personne poussée à bout, malade qui doit se faire soigner, etc.), l’interdiction législative sur les violences éducatives ordinaires semble peu « efficace » pour une très large partie des parents. En effet, 83% (dont 40% de totalement d’accord) estiment qu’elle ne sera pas suffisante pour mettre un terme à ces violences et 75% (dont 28% de totalement d’accord) qu’elle est surtout symbolique. Il ne sont pas contre l’initiative pour autant et deux tiers estiment dans le même temps que l’interdiction législative est indispensable pour mettre un terme aux violences éducatives ordinaires (65% sont d’accord).

 

4. Mieux informer sur les violences éducatives et sur les astuces/conseils apparaît comme le meilleur moyen pour lutter contre les VEO

 

Globalement, les parents se sentent assez mal informés sur les VEO, que ce soit sur ce qui constitue la violence éducative ordinaire et où placer la limite (48% s’estimant bien informés), sur les aides pour réagir et éviter les violences éducatives ordinaires (46% s’estimant bien informés) ou encore sur les structures et les professionnels pouvant les aider et les accompagner en matière d’éducation (41% s’estimant bien informés). Une large marge de manœuvre se dessine donc ici pour contribuer à leur recul.

Le moyen perçu comme le plus adapté pour aider et appliquer une éducation sans ces violences éducatives ordinaires sont de loin les astuces et conseils pratiques pour mieux gérer les situations « à risque » (49%). Les autres moyens cités rencontrent également un certain succès auprès des répondants avec  notamment « une aide pour mieux gérer les corvées du quotidien et s’alléger (femme de ménage, garde d’enfants… etc.) » (32%) et « un numéro vert en cas de difficultés » (31%).

 

Toutefois, force est de constater que 1 parent sur 10 ne voit aucun moyen car ils n’imaginent pas une éducation sans ces violences éducatives ordinaires.

 

Retrouvez le retour  de Clémence Lisembard, responsable des opérations de la Fondation pour l’Enfance sur les raisons de lancement de ce baromètre, ainsi que les principaux constats.

“Le baromètre souligne que le moyen perçu comme le plus adapté pour appliquer une éducation sans violence est de loin l’accompagnement”

Documents à télécharger

Présentation graphique CP Fondation pour l'enfance

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1314 parents d’enfants de 0 à 10 ans, extraits d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon national a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 10 mai au 31 mai 2022.

Vos interlocuteurs

Marion Chasles-parot Directrice de clientèle - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Lisa Roure Chargée d’études - Opinion & Stratégies d’Entreprise

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1314 parents d’enfants de 0 à 10 ans, extraits d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon national a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 10 mai au 31 mai 2022.

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