L’analyse de Frédéric Dabi, Directeur Général Opinion de IFOP :
A six mois du prochain scrutin présidentiel, Emmanuel Macron apparaît comme le principal favori à sa succession. En pole position dans toutes les configurations de premier tour, vainqueur de l’ensemble des duels de second tour (y compris face à Xavier Bertrand), le président sortant tire profit d’un paysage politique très incertain.
Pour autant, le fait majeur de cette enquête réside dans la confirmation du phénomène d’opinion Zemmour. L’ancien journaliste bouscule en effet spectaculairement le rapport de forces électoral. Bénéficiant d’intentions de vote de 12% à 15%, en forte hausse (+5 à +6 points depuis début septembre), il réalise une percée tout à fait inédite s’agissant d’une personnalité n’appartenant pas au sérail politique et non officiellement candidate.
Au cœur de cette dynamique réside la capacité d’Éric Zemmour à capter une part croissante des électorats présidentiels de François Fillon (24%) et Marine Le Pen (18%). Dans ce contexte, le polémiste parvient à faire tomber la candidate du RN sous la barre des 20% d’intentions de vote, laquelle chute même à 18% alors qu’elle atteignait 22% en septembre (dans l’hypothèse X. Bertrand).
De la même façon, pour la première fois, Éric Zemmour prend l’avantage au premier tour sur deux des prétendants LR, à savoir Valérie Pécresse, devancée de 2 points, et Michel Barnier, dépassé de 4,5 points.
Xavier Bertrand apparaît a contrario comme le seul candidat de droite parvenant à contenir la poussée Zemmour. Recueillant, comme le mois dernier, 15% des intentions de vote (vs. 12% pour le polémiste), le président de la région des Hauts-de-France se rapproche de l’étiage de Marine Le Pen. Un écart de trois points, synonyme d’accession au second tour, les sépare désormais (vs. 7 points le mois dernier).