Interrogés par l’Ifop pour Dimanche Ouest France, 71% des Français considèrent que la menace terroriste est aujourd’hui élevée dans le pays. Le résultat obtenu, synonyme d’une forte inquiétude de la part des personnes interrogées, marque une hausse de 18 points par rapport à la précédente mesure, en mars 2012 juste après les tueries de Montauban et de Toulouse et la mort de Mohamed Merah. Il s’établit ainsi à son deuxième plus haut niveau depuis la mise en place de ce baromètre, à un échelon au-dessus des premières mesures effectuées après les attentats de New York en septembre 2011. Dans le détail, un Français sur dix (12%) estime que la menace terroriste est aujourd’hui « très élevée » en France (taux stable). 59% la jugent « plutôt élevée », 27% « plutôt faible » et 2% « très faible ».
L’arrestation d’une douzaine de membres présumés de la mouvance islamiste radicale par les forces de l’ordre le 6 octobre 2012 semble expliquer au moins en partie cette recrudescence de l’inquiétude. Révélatrice de l’existence d’un groupe ou d’un réseau organisé susceptible de commettre des actes terroristes, le groupe ayant été qualifié de « groupe terroriste qui est probablement le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France » par le procureur de Paris François Molins, l’affaire paraît préoccuper davantage les Français que l’affaire Merah, plutôt perçue comme l’acte d’une individu isolé et déséquilibré.
L’analyse des résultats détaillés révèle certaines évolutions par rapport aux mesures réalisées précédemment. Le clivage en fonction du sexe de la personne interrogée, observé traditionnellement sur les questions de sécurité, disparaît, les femmes (72%) faisant autant part de leurs craintes que les hommes (70%). En revanche, le clivage selon l’âge est toujours perceptible, de même que celui selon la proximité partisane. Les personnes âgées de 35 ans et plus montrent en effet plus d’inquiétudes que les plus jeunes (76% contre 57% auprès des moins de 35 ans). Les craintes sont également plus sensibles auprès des sympathisants de l’UMP (83%) et du Front National (85%) que des proches de la gauche (64%).
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