A la suite de la présentation, mercredi dernier, en Conseil des ministres du projet de loi d’habilitation à recourir aux ordonnances pour réformer le secteur ferroviaire, les syndicats se sont réunis ce jeudi pour coordonner un mouvement de mobilisation et de grève dès le 22 mars prochain. Dans quelle mesure les Français sont-ils susceptibles de soutenir ce mouvement et, plus généralement, où en est aujourd’hui leur confiance dans les syndicats, salariés ou patronaux ?
Si le niveau de confiance dans les syndicats s’est significativement replié sur une longue période, passant de 56% en 2002 à 39% aujourd’hui, il a tout de même regagné 7 points depuis qu’il a atteint un plancher de 32% en 2014 pour aujourd’hui atteindre 39%. Par ailleurs, la confiance que les Français accordent en 2018 aux syndicats est supérieure de 10 points à celle qu’ils accordent au MEDEF (29%). Les sympathisants de gauche sont 62% à faire confiance aux syndicats quand ils ne sont que 15% à faire confiance au MEDEF ; les proches du Front national accordent aussi, bien que l’écart soit moindre, une plus grande confiance aux syndicats (41%) qu’au MEDEF (25%) ; à l’inverse, les sympathisants de La République en Marche et des Républicains comptent plus sur le MEDEF (respectivement 43 et 54%) que sur les syndicats (30 et 20%). Les syndicats suscitent également plus la confiance des jeunes (47% chez les moins de 35 ans) que des plus âgés (38% chez les plus de 35 ans et 27% chez les plus de 65 ans) et des catégories socioprofessionnelles modestes (43%) que des catégories aisées (29%).
A l’amorce de cette mobilisation, 42% des Français estiment cet appel des syndicats justifiés dont 14% tout à fait justifié, soit la troisième mobilisation la moins soutenue par les Français derrière celles contre la réforme des régimes spéciaux à l’automne 2007 (37 et 38%, contre 95% de soutien pour la mobilisation des surveillants de prison de janvier 2018 et 91% pour celle des policiers en octobre 2016). Encore une fois, les jeunes et les catégories modestes sont les plus enclins à considérer ce mouvement comme légitime (54% pour les moins de 35 ans contre 38% pour les plus de 35 ans, 51% pour les CSP modestes contre 33% pour les CSP aisées).
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