Alors que ces derniers jours plusieurs phénomènes de violences, notamment associés au trafic de drogue (fusillades, règlements de compte…) se sont déroulés en France, Ifop-Fiducial pour Sud radio a interrogé les Français sur leur perception de l’insécurité et la délinquance.
Tout d’abord, plus de 8 français sur 10 déclarent avoir le sentiment que la délinquance a augmenté (85%). Ils se révèlent d’ailleurs de plus en plus nombreux à estimer qu’elle a beaucoup augmenté : 66% en 2024, soit plus de 29 points par rapport à 2022.
Ce sentiment est d’autant plus présent chez les plus âgés (95% pour les 50-54 ans et 91% pour les 65 ans et plus contre 79% pour les moins de 35 ans). Il apparait aussi plus élevé chez les sympathisants de droite et de droite radicale (90% pour les sympathisants Les Républicains et 97% pour ceux du Rassemblement national contre 70% pour les sympathisants de La France Insoumise).
La première mesure qui selon les Français serait la plus efficace pour lutter contre la délinquance concerne l’application systématique des peines d’emprisonnement prononcées : un Français sur deux cite cette mesure (52%, soit plus de 8 points par rapport à 2021). La deuxième mesure évoquée par les Français est la privation d’aides sociales aux familles de récidivistes (49%) et la troisième est l’expulsion des délinquants étrangers (47%).
Par rapport à 2022, notons que le rétablissement du service militaire est moins souhaité par les Français (passant de 42% à 28% en 2024).
Selon la proximité partisane, les sympathisants du Rassemblement national favorisent des actions « punitives » (ils sont 66% à citer la privation d’aides sociales aux familles de récidivistes et 70% à citer l’expulsion des délinquants étrangers) tandis que chez les sympathisants de gauche, ce sont davantage les actions de « prévention » qui sont mises en avant (47% citent la favorisation de la prévention par l’école et le sport, 58% la favorisation de la rénovation urbaine dans les banlieues et quartiers difficiles et 23% l’accroissement du nombre de places en prison).
Si en 2021, les Français étaient mitigés concernant la dépénalisation des drogues douces comme le cannabis, en 2024 plus d’un Français sur deux se dit plutôt opposé à cette mesure (57% contre 49% en 2021). Sur cette question, le clivage gauche droite est plus marqué : les sympathisants du Parti socialiste, des Ecologistes et de la France Insoumise sont majoritairement favorables à la légalisation de ces drogues (respectivement 64%, 59% et 53%) tandis que les sympathisants Les Républicains et du Rassemblement national sont fortement opposés à sa légalisation (respectivement 63% et 66%). Les données de l’enquête n’indiquent pas de fortes différences selon les âges : seuls les 24-35 ans sont plus nombreux à être plutôt favorables qu’opposés à cette dépénalisation (54% contre 31% des 18-24 ans et 46% des 65 ans et plus).
Interrogés sur la confiance qu’ils ont en Bruno Retailleau pour lutter contre l’insécurité, 43% des Français indiquent lui faire confiance. Si les sympathisants Renaissance et Les Républicains font plutôt confiance au ministre de l’Intérieur (respectivement 66% et 83%), du côté de l’opposition, les sympathisants de gauche sont plus nombreux à ne pas lui faire confiance (74% des sympathisants de la France Insoumise, 65% pour ceux du Parti socialiste et 78% pour ceux des Ecologistes). Les sympathisants du Rassemblement National, sont quant à eux plus mitigés : 54% d’entre eux ne faisant pas confiance à Bruno Retailleau pour lutter contre l’insécurité.