Alors que la très contestée réforme des retraites bouscule toujours l’Hexagone, en témoigne les violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à l’occasion du 1er mai, Ifop-Fiducial a interrogé les Français sur le regard qu’ils portent sur le climat social en France.
D’une part, les Français apparaissent partagés entre colère et résignation : près d’un sur deux Français sur deux (49%) déclare être révolté par la situation économique et sociale dans l’Hexagone, une tendance qui perdure au fil des mois (47% en décembre 2022, 49% en octobre de la même année) et près d’un tiers (29%) se dit résigné. Et signe du pessimisme des Français : seulement 13% apparaissent confiants et moins de 1% enthousiastes !
Dans le détail, des clivages émergent entre majorité présidentielle et oppositions politiques : 69% des partisans de la France insoumise et 65% des proches du Rassemblement national apparaissent révoltés face à la situation économique et sociale de la France, contre seulement – et assez logiquement – 5% des sympathisants de Renaissance. Notons également que tout de même 32% des Républicains, électorat traditionnellement plutôt favorable à Emmanuel Macron, se déclarent révoltés.
D’autre part, corollaire de ce pessimisme et de cette colère, 74% considèrent que la France peut connaitre une explosion sociale dans les prochains mois (chiffre stable par rapport à octobre 2022). Cette explosion sociale est perçue comme possible au sein de tous les courants politiques : 88% parmi les proches de LFI, 85% chez ceux du RN, et même plus d’un sur deux (56%) auprès des sympathisants Renaissance.
Enfin, concernant les protestations contre la réforme des retraites, 55% des Français déclarent souhaiter que les mobilisations (grèves, manifestations…) contre la réforme se poursuivent, et ce après la validation de la réforme par le Conseil constitutionnel le 14 avril. Là encore, des clivages politiques sont constatés : 82% des proches de LFI et 67% des sympathisants du RN souhaitent la poursuite du mouvement social contre la réforme des retraites, contre seulement 6% chez Renaissance.