Auprès de la population active, le fait de se déclarer proche d’un syndicat va de pair avec des comportements électoraux bien typés. Les intentions de vote des sympathisants des grandes centrales syndicales sont en effet marquées par une surreprésentation de la gauche : 14 % d’intentions de vote pour Jean-Luc Mélenchon (contre 4 % auprès des actifs sans attache syndicale), 33 % pour François Hollande (contre 24 %) et 12 % pour Nicolas Sarkozy (contre 22 %). La percée de Marine Le Pen dans le monde du travail est réelle mais elle se fait plus sentir parmi les salariés ne se sentant proches d’aucun syndicat, où elle serait aujourd’hui en tête avec 28 % d’intentions de vote, que parmi les sympathisants des organisations syndicales (19 % tout de même).
Dans le détail, le leader du Front de Gauche obtient assez logiquement ses meilleurs scores parmi les proches de SUD (33 %) et de la CGT (22 %) mais il est néanmoins devancé par François Hollande qui bénéficie à plein du réflexe de vote utile et d’un anti-sarkozysme virulent parmi ces salariés proches des organisations syndicales : 40 % au premier tour auprès des sympathisants de SUD, 38 % auprès de ceux de la CGT, 37 % à la CFDT et 31 % à FO. A droite, Nicolas Sarkozy ne peut trouver une audience réduite que parmi les soutiens de la CFTC (25 %), de FO (14 %) et de la CFDT (13 %). Tout se passe comme si l’assise de l’UMP dans cette partie du monde du travail avait considérablement fondue quand dans le même temps la candidature Marine Le Pen rencontrait un écho dans de nombreux secteurs : 25 % parmi les proches de FO, 22 % parmi ceux de la CGT, 21 % à la CFTC et pas moins de 17 % parmi les sympathisants de la CFDT.
Rappel méthodologique : Echantillon de 4859 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, inscrites sur les listes électorales, au sein duquel ont été isolées les réponses de 2999 personnes en activité (salariés ou chômeurs ayant déjà travaillé), dont 945 individus se déclarant proches d’une organisation syndicale.
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