Réalisée par l’Ifop, la deuxième grande enquête Paris Match – Europe 1 révèle des enseignements précieux sur le rapport de force électoral à moins de six mois de l’élection présidentielle :
1. Un avantage en faveur de François Hollande. Ce sondage Ifop révèle en premier lieu un phénomène inédit dans l’histoire de la Cinquième République s’agissant du premier tour d’une élection présidentielle : le Président sortant est nettement devancé par son principal concurrent à la magistrature suprême et n’apparaît pas aujourd’hui en situation d’arriver en tête au soir du premier tour. En effet, avec 32.5% des intentions de vote, François Hollande distance de 7 points Nicolas Sarkozy (25.5%).
2. Nicolas Sarkozy en position de challenger. Le rapport de force électoral demeure malaisé pour Nicolas Sarkozy qui aborde la campagne présidentielle, en situation délicate. Avec 25,5% des intentions de vote, le Président demeure encore éloigné – et ce en dépit du retrait récent de la candidature de Jean-Louis Borloo – de son score du 22 avril 2007 (31.1%). Il bénéficie certes d’une progression des intentions de vote en sa faveur mais qui reste ténue (+0.5 point depuis le 20 octobre, +2 points depuis début septembre).
3. Marine Le Pen à l’affût. Créditée de 19% des intentions de vote, la candidate du Front National apparaît aujourd’hui moins qu’au printemps dernier en situation de prétendre à figurer au second tour de l’élection présidentielle. L’écart avec le score du candidat Nicolas Sarkozy apparaît conséquent (6.5 points).Toutefois, les intentions de vote en faveur de Marine Le Pen repartent à la hausse (+2 points depuis le 20 octobre).
4. L’absence à 6 mois du scrutin d’un candidat “surprise”. Derrière le trio de tête Hollande- Sarkozy – Le Pen, aucune personnalité testée n’approche le seuil symbolique des 10% des intentions de vote. Cinq candidats, notamment les deux prétendants d’extrême gauche, recueillent même des scores inférieurs ou égaux à 0,5%. Avec 7% des intentions de vote, François Bayrou n’apparaît pas aujourd’hui en situation de se mêler comme en 2007 à la lutte pour la qualification au second tour. A gauche, Jean-Luc Mélenchon obtient 6% des intentions de vote contre 4.5% pour Eva Joly.
5. La gauche vainqueur au second tour. L’intention de vote du second tour accentue le rapport de force issu du premier tour et s’avère très défavorable au Président sortant : François Hollande obtiendrait 57% contre 43% en faveur de Nicolas Sarkozy. Celui-ci ne l’emporterait qu’auprès de segments traditionnels de l’électorat de droite, à savoir les personnes âgées de plus de 65 ans et les commerçants. L’écart Hollande-Sarkozy se resserre toutefois, comparé à l’enquête Ifop-JDD.fr réalisée au lendemain de la victoire du député de Corrèze à la Primaire (60%-40%).
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