Alors que le pouvoir d’achat apparait de plus en plus comme un sujet de préoccupation pour les Français, l’Agence du Don en Nature et la Fondation Jean Jaurès publient en partenariat avec l’Ifop une étude afin réaliser un état des lieux du rapport des Français à la consommation et aux conséquences psychologiques du renoncement à un produit.
Le contexte économique des foyers Français apparaît assez morose : près d’un Français sur 2 doit actuellement rembourser un ou plusieurs prêts (pour 10% d’entre eux cela représente une part très importante des revenus), plus d’un tiers connaissent des situations de découverts bancaires et 18% des retards dans le paiement de leurs charges liées à leur logement.
En outre, 36% estiment que leur situation financière personnelle s’est dégradée depuis le début de la crise du Covid, contre 7% qu’elle s’est améliorée et 57% qu’elle est restée stable. A la lumière de ces indicateurs, il n’est guère surprenant que le prix apparaisse comme le critère qui compte le plus dans les achats courants (68%), devançant assez largement la qualité du produit (56%).
Les interviewés confient être régulièrement contraints de limiter leurs achats ou de se rabattre sur un produit ou une marque moins onéreuse, et notamment en ce qui concerne les produits électroniques (38% y renoncent « souvent »), les loisirs (37%) et l’habillement (36%). Dans ces situations, ils éprouvent principalement de la résignation (56%) et de la frustration (53%), cette dernière étant nettement plus répandue chez les plus jeunes, alors que les plus de 50 ans y sont considérablement moins sensibles. Enfin, il est important de souligner que les personnes se définissant comme Gilets jaunes ressentent clairement plus de frustration (59%) et d’injustice (61%), mais également bien plus de colère (44% contre 29% pour l’ensemble des Français) lorsqu’ils doivent renoncer à un produit.