Au soir du premier tour des élections cantonales de mars 2011, le Front National enregistre plus de 15% des voix au niveau national, et plus de 19% dans les cantons où il a présenté des candidats. Ce score historique pour un scrutin cantonal lui permet de se maintenir au second tour dans presque 400 cantons.
Cette forme électorale retrouvée du Front National contraste très largement avec les constats faits au lendemain de sa lourde défaite à l’élection présidentielle de 2007, et plus encore aux élections législatives qui ont suivi.
Dans la dernière intention de vote à l’élection présidentielle réalisée par l’Ifop (du 19 au 21 juillet 2011) , Marine Le Pen est créditée d’un score de 20%, plus élevé que le record obtenu par son père lors du 21 avril 2002. Depuis quelques mois, les intentions de vote montrent que le nouveau leader du FN parvient à capter entre 15% et 20% des électeurs s’étant porté au premier tour de l’élection de 2007 sur Nicolas Sarkozy. Cette capacité à mordre sur l’électorat de la droite traditionnelle explique en partie le succès de la candidate frontiste dans les intentions de vote. Tout se passe aujourd’hui comme si le Front National était en mesure de renverser la dynamique de 2007.
La chute de la popularité de Nicolas Sarkozy, particulièrement massive et rapide auprès des sympathisants du Front National, semble constituer un élément d’explication particulièrement opérant s’agissant de la remontée du Front National observé entre 2007 et 2011. L’analyse des différentes séquences ayant mené à cette progression importante du FN montre néanmoins que le processus à l’œuvre obéit à une logique plus complexe qui mêle à la fois une déception vis-à-vis du président Sarkozy, un potentiel d’attractivité élevé du nouveau leader du FN et un élargissement sociologique de l’électorat frontiste.
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