Face à une augmentation sans précédent du taux de chômage, qui a atteint son plus haut niveau depuis une décennie (+3,9 %), Ifop-Fiducial pour Sud Radio a mené une enquête auprès des Français, pour recueillir leur avis sur les effets que cette évolution pourrait engendrer.
Un état d’esprit marqué par la révolte et la résignation
Interrogés sur leur perception de la situation économique et sociale en France, les Français expriment un sentiment majoritairement négatif. 50 % d’entre eux se déclarent révoltés, tandis que 31 % se disent résignés. Seuls 9 % font preuve de confiance, et 1 % d’enthousiasme, correspondant à des niveaux particulièrement bas. Cette perception varie en fonction des catégories socioprofessionnelles et des appartenances politiques : les sympathisants du Rassemblement national sont les plus nombreux à exprimer un sentiment de révolte (68 %), tandis que les électeurs de Renaissance se montrent plus confiants (23 %).
Une forte inquiétude face à la hausse du chômage
La hausse du taux de chômage, qui atteint +3,9 %, suscite des inquiétudes majeures. 86 % des Français se disent préoccupés par ses conséquences sur la cohésion sociale, et 67 % expriment une crainte pour leurs proches. 42 % des sondés redoutent même d’être personnellement touchés, un chiffre qui grimpe à 73 % chez les chômeurs et à 62 % chez les personnes à faibles revenus (moins de 900 € par mois). Ces préoccupations se trouvent particulièrement marquées chez les catégories populaires (50 % des ouvriers et 54 % des employés se disent inquiets pour eux-mêmes), alors que les catégories aisées relativisent davantage la situation (27 % d’inquiétude auprès des personnes gagnant plus de 2 500 € par mois).
Une hausse perçue comme structurelle plutôt que conjoncturelle
Les Français se révèlent majoritairement convaincus que la montée du chômage est un phénomène structurel et durable (64 %) plutôt qu’une évolution conjoncturelle et temporaire (36 %). Ce sentiment est particulièrement fort chez les sympathisants du Rassemblement National (74 %), des Républicains (73 %). À l’inverse, les électeurs de la majorité présidentielle (Renaissance) apparaissent plus optimistes, 55 % d’entre eux estimant que la situation est conjoncturelle.
Une division sur la réduction des allocations chômage
Sur la question des politiques d’indemnisation du chômage, l’opinion publique est divisée. 50 % des Français estiment qu’il faut baisser le montant des allocations et raccourcir la période d’indemnisation pour inciter les chômeurs à rechercher plus activement un emploi, tandis que 50 % s’y opposent, considérant que cela ne ferait qu’aggraver la précarité des demandeurs d’emploi. Cette division se retrouve dans les appartenances politiques : 69 % des sympathisants Les Républicains et 65 % de ceux de Renaissance soutiennent une baisse des allocations, tandis que 64 % des électeurs du Parti socialiste et de La France insoumise s’y opposent.
Une confiance limitée envers les responsables politiques
Lorsqu’ils sont interrogés sur l’action d’Emmanuel Macron en matière de lutte contre le chômage, les Français expriment un avis largement négatif. En effet, seulement 22 % des répondants jugent positivement le bilan du président de la République, contre 78 % qui en ont une opinion négative.
De manière générale, il semble difficile pour les Français de faire confiance aux dirigeants politiques pour résoudre efficacement la question du chômage. Aucun responsable politique testé dans cette étude ne parvient à s’imposer comme une solution crédible et consensuelle face à ce défi, le plus grand consensus étant obtenu par Édouard Philippe, qui recueille la confiance d’un peu plus d’un tiers des répondants (36 %).