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Sondage

Les achats de cadeaux de « seconde main » au sein de la population française

Pour la deuxième année consécutive, Leboncoin s’associe à l’IFOP afin de réaliser un tour d’horizon sur la pratique d’achat de cadeaux de seconde main en France.

Voici les enseignements principaux :

Offrir des cadeaux de seconde main : une pratique en voie de banalisation…

Culturellement encore tabou dans notre pays il y a quelques années, offrir un cadeau de seconde main est une pratique aujourd’hui en plein essor. 41% des Français ont en effet déjà offert à quelqu’un un objet neuf qu’ils avaient eux-mêmes reçu en cadeau, dont 20% l’ont fait plusieurs fois.

Plus globalement, plus de quatre d’un sondé sur dix (46%), ont déjà offert un cadeau de seconde main, dont 28% plusieurs fois. Pour 27% de ceux qui ont déjà offert un cadeau de seconde main, il s’agissait d’un objet qu’il possédait et dont ils ne se servaient pas ou plus, mais 42% ont acheté l’objet avant de l’offrir, 31% ayant pratiqué les deux options.

Assez logiquement, 41% des interviewés déclarent avoir eux-mêmes déjà reçu un cadeau de seconde main, dont 25% à plusieurs reprises. Le fait que quatre Français sur dix aient déjà offert et la même proportion ait reçu un ce type de présent, démontre que cette pratique est en train de s’imposer dans nos comportements.

Parmi ceux qui ont déjà offert ce type de cadeau, 6 sur 10 (62%, +3 points par rapport à 2023) indiquent qu’ils le font depuis moins de trois ans et 18% depuis trois à cinq ans, ce qui montre que nous sommes en présence d’un comportement assez récent et nouveau.

Signe supplémentaire qu’il s’agit d’une pratique émergente s’inscrivant en rupture avec nos traditions, on constate que la proportion de personnes ayant déjà offert ou reçu un cadeau de seconde main est nettement plus élevée parmi les jeunes générations que dans le public le plus âgé. Ainsi, 57% des 18-24 ans ont déjà fait ce type de cadeaux tout comme 59% des 25-49 ans. Cette pratique est en revanche moins répandue quand on franchit le seuil de 50 ans : 42% au sein des 50-64 ans et seulement 28% parmi les 65 ans et plus. On observe les mêmes écarts générationnels s’agissant des bénéficiaires de cadeaux de seconde main : 52% parmi les 18-24 ans versus 24% chez les 65 ans et plus.

… Et qui est totalement assumée.

Hormis la proportion significative de personnes ayant déjà offert un cadeau de seconde main, le fait que cette pratique soit assumée constitue une illustration du fait que ce comportement est en voie de banalisation et jouisse d’une forte acceptabilité sociale. 45% de ceux qui ont déjà offert de la seconde main l’ont toujours indiqué à la personne qui recevait le cadeau et 38% l’ont dit parfois, mais pas tout le temps. Au total, ce sont donc plus de 8 personnes sur 10 qui ont offert un cadeau de seconde main qui ont été transparentes sur la nature du bien offert (83%). De la même manière, 78% des personnes ayant offert ce type de cadeaux n’ont pas ressenti de gêne ou de honte en offrant l’objet en question.

 

Symétriquement, on observe la même proportion (85%) de bénéficiaires de ce type de présents à qui il a été dit qu’il s’agissait d’un cadeau de seconde main. De même, 84% des récipiendaires de ces objets déclarent ne pas avoir été déçus ou tristes, 82% ne pas s’être dit que la personne qui avait offert ce cadeau était radine, manifestations supplémentaires du fait que cette pratique est désormais légitime et passée dans les mœurs.

L’acceptabilité sociétale de cette pratique varie cependant selon les circonstances. Si 62% des Français considèrent ainsi qu’il n’est pas choquant d’offrir un cadeau de seconde main pour un anniversaire ou pour Noël (39% des sondés ayant d’ailleurs l’intention d’acheter un ou plusieurs cadeaux de seconde main pour Noël cette année), ce type de cadeaux est perçu comme choquant par 65% des Français dans le cadre d’un mariage.

74% des Français jugent par ailleurs qu’offrir un cadeau de seconde main à des enfants n’est pas inapproprié. L’acceptation sociétale de cette pratique est notamment sous-tendue par le fait qu’une très large majorité de nos concitoyens accordent plus d’importance au geste du don et à l’intention manifestée qu’à l’objet offert lui-même. 80% des sondés partagent ainsi l’idée que « même si les cadeaux de seconde main ne sont pas neufs, ce n’est pas grave car c’est le geste d’offrir qui compte ».

L’essor de cette pratique a été grandement favorisé par le développement des plateformes de ventes entre particuliers…

75% des personnes ayant déjà acheté des objets de seconde main pour les offrir se les sont procurés sur internet. Le développement spectaculaire de plateformes de ventes entre particuliers comme Leboncoin a incontestablement accompagné l’adoption de cette nouvelle pratique du cadeau de seconde main en élargissant considérablement la palette d’objets et de références facilement disponibles et à moindre coût. D’autres lieux d’achats plus classiques sont également fréquentés, mais dans des proportions moins importantes. 47% des personnes ayant déjà offert un cadeau de seconde main l’ont préalablement trouvé et acheté dans une brocante, une braderie ou un vide-greniers, manifestations qui ont connu ces dernières années un retour en vogue. 30% se sont procuré le cadeau offert ensuite dans un magasin spécialisé (friperie, solderie…) et la même proportion (28%) auprès d’associations comme Emmaüs ou le Secours populaire.

 

… Mais également par la tension accrue sur le pouvoir d’achat qui touche toute une partie de la population.

Le public qui a le plus massivement adopté cette nouvelle pratique se caractérise, on l’a vu, par son relativement jeune âge (ceci n’étant pas sans lien avec la plus grande familiarité des digital native avec l’économie des plateformes, principal canal d’acquisition des objets de seconde main ensuite offerts). Mais les résultats de notre sondage éclairent également une autre caractéristique du public le plus adepte des cadeaux de seconde main : il s’agit en effet tendanciellement d’une population assez modeste.

Ainsi, 54% des personnes disposant d’un revenu de moins de 900 euros ont déjà offert un cadeau de seconde main. Dans ces milieux, la pratique fait partie des comportements rentrant dans ce que nous avons appelé avec Jean-Laurent Cassely « l’économie de la débrouille », attitudes visant à essayer d’optimiser un budget contraint et de « dépenser malin », pratiques qui se sont encore davantage développées avec le retour de l’inflation. Illustration supplémentaire du recours plus régulier de cette nouvelle pratique dans les groupes sociaux en proie à des difficultés récurrentes de pouvoir d’achat, on observe également un taux de personnes ayant déjà reçu un cadeau de seconde main, nettement plus élevé dans les tranches de revenus les plus basses (49% en dessous de 900 euros par mois) que dans les catégories aisées (37% parmi ceux gagnant plus de 2500 euros par mois).

Néanmoins, le niveau de revenu est moins discriminant qu’en 2023 : seuls 36% des Français les plus aisés déclaraient offrir des cadeaux de seconde main, contre 43% aujourd’hui (+ 7 points). Ainsi, alors qu’hier l’écart entre ces catégories et celles les plus modestes étaient de 20 points (36% VS 56%), il n’est plus que de 11 points aujourd’hui. L’idée – déjà évoquée il y a un an – selon laquelle la pratique se serait diffusée dans le corps social tend à se confirmer en 2024.

 

La volonté de lutter contre la surconsommation constitue aussi un ressort de cette nouvelle pratique.

Interrogés sur la raison ayant le plus compté dans leur geste, les personnes ayant déjà acheté des objets pour ensuite les offrir répondent majoritairement (53%) « parce que cela coûte moins cher ». La volonté de maîtriser ses dépenses, y compris en réduisant le budget cadeaux, apparaît donc clairement.

38% des personnes ayant acheté des objets de seconde main pour ensuite les offrir, répondent de leur côté « parce que c’est plus écologique et qu’il faut lutter contre la surconsommation ». Cette dimension éthique et écologiquement engagée constitue donc également un autre ressort de cette nouvelle pratique. C’est notamment le cas parmi les plus diplômés (48% pour les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2, versus 30% pour les moins diplômés). Cette volonté de lutter contre la surconsommation associée à la contrainte budgétaire explique que la pratique du cadeau de seconde main se soit répandue parmi les plus jeunes, qui tendanciellement sont moins rémunérés que la moyenne et qui constituent ce qu’on a appelé la « génération climat ».

Plus globalement, 87% des sondés adhèrent à l’idée qu’ « offrir un cadeau de seconde main est bon pour l’environnement et permet de lutter contre la surconsommation » et 83% partagent l’idée que « les cadeaux de seconde main peuvent être d’aussi bonne qualité que les cadeaux neufs », ce qui indique que la survalorisation et le « fétichisme » du neuf ne sont plus aussi ancrés dans les représentations collectives, cet air du temps favorisant l’adoption de nouveaux comportements de consommation comme les cadeaux de seconde main.

Les cadeaux de seconde main concernent des objets de nature très différente.

L’essor de la pratique du cadeau de seconde main ne se mesure pas qu’à l’aune du nombre de personnes qui y recourt, mais aussi au regard de la grande diversité des objets qui sont offerts. Ainsi, parmi les personnes qui ont offert un ou des cadeaux de seconde main, 57% évoquent des livres (-8 points par rapport à 2023), 54% des jouets, 48% des vêtements ou bien encore 34% des objets de décoration. Dans 22% des cas, il s’agissait de bijoux, mais 19% (+3 points) ont déjà également offert des appareils électroménagers et 16% des meubles de seconde main.

Documents à télécharger

Présentation détaillée Communiqué de presse

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région, catégorie d’agglomération, et niveau de diplôme.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 16 au 21 octobre 2024.

Vos interlocuteurs

Jérôme Fourquet Directeur du pôle Opinion & Stratégies d'Entreprises

Laureline Michaud Chargée d'études - Département Opinion & Stratégies d'Entreprise

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région, catégorie d’agglomération, et niveau de diplôme.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 16 au 21 octobre 2024.

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