La confiance des dirigeants de TPE à l’égard du climat économique national poursuit son érosion, tandis que celle éprouvée à l’égard de l’exécutif reste stable en dépit de la séquence politique atypique de ces derniers mois.
Le niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron et son gouvernement se stabilise à 31% (-1 point), au troisième trimestre 2024. Il convient de noter qu’il s’agit de la première mesure réalisée depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre.
Si ce déficit de confiance apparaît assez généralisé chez les dirigeants de TPE, on note également que l’écart avec la perception des dirigeants des plus grandes TPE – traditionnellement plus positives – tend à se réduire.
En parallèle d’un niveau de confiance stable, le niveau d’optimisme vis-à-vis du climat général des affaires – déjà traditionnellement peu élevé – poursuit son érosion entamée début 2024 avec un recul de 6 points pour s’établir à 22%.
L’optimisme pour sa propre activité – bien que traditionnellement plus élevé – connait la même dynamique avec un recul de 2 points pour s’établir à 52%, soit un score encore dans la moyenne de ceux enregistrés depuis le début de la mesure (53%).
Un troisième trimestre marqué par de plus grands mouvements de personnel dans les TPE : les embauches comme les suppressions de postes sont à la hausse.
19% des dirigeants de TPE déclarent avoir embauché ou prévoyaient d’embaucher du personnel d’ici fin septembre 2024.
Cet indicateur reste toujours fortement lié à la taille de l’entreprise: 16% des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 58% au sein des TPE de 10 salariés et plus. Le secteur de l’hôtellerie se démarque encore positivement (36%) dans un contexte estival d’accueil des JOP à Paris et dans toute la France.
En miroir, 15% des TPE déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes lors du dernier trimestre 2023 (+9 points par rapport au T2 2024).
Il en résulte un différentiel positif de 4 points entre les embauches et les suppressions de postes, (stable par rapport au T2 2024).
Enfin, 84% des TPE n’ont aucun poste vacant dans leur entreprise et en moyenne, il existe 0,3 postes vacants par TPE – score en légère hausse par rapport au précédent trimestre. Les plus grandes TPE disposent de davantage de postes vacants : 0,4 pour les TPE de 3 à 5 et de 6 à 9 salariés et 0,8 pour les TPE de 10 salariés et plus.
La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre apparaît satisfaisante pour une majorité de patrons de TPE qui lui reconnaissent des qualités d’ouverture et d’autorité.
Alors que plus de six patrons sur dix ne s’estimaient pas particulièrement inquiets par la situation politique en France après cinquante jours passés sans gouvernement, la majorité des dirigeants de TPE se déclare désormais satisfaite de la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre (57%, dont 7% « très satisfaits »).
Plus en détail, le nouveau Premier ministre est évalué positivement par une majorité de patrons sur l’ensemble des traits d’image testés, avec des scores à nouveau plus élevés qu’auprès du grand public (des écarts allant de +4 à +14 points).
En termes de préférences fiscales, les dirigeants de TPE adoptent logiquement une posture « pro-business » de relance par le privé. Ces derniers s’inquiètent par ailleurs d’un potentiel ralentissement de l’activité de leur entreprise dans les mois qui viennent.
Parmi les sujets sur lesquels doivent œuvrer en priorité le Premier ministre et son gouvernement, le pouvoir d’achat des ménages arrive en tête pour 35% des patrons, dimension qui devance de 10 points la dette française (25%) ainsi que la sécurité des personnes et des biens (24%).
En matière fiscale, les dirigeants de TPE identifient prioritairement des enjeux de réduction des charges spécifiques aux entreprises, tels que la réduction des cotisations patronales sur salaire (32%), couplés à la réduction des aides sociales visant à réduire le déficit public (27%).
L’ensemble des mesures prioritairement mentionnées par les chefs d’entreprise relève ainsi d’une stratégie de limitation des dépenses publiques à destination des ménages – en lien avec le sujet de la dette française –pour lui préférer un soutien accru aux entreprises.
En parallèle, le climat d’incertitude à l’œuvre chez les patrons se reflète dans des anticipations négatives à l’égard de leur activité : ainsi plus de quatre patrons sur dix anticipent un ralentissement de l’activité de leur entreprise dans les mois qui viennent (44%), tandis qu’un tiers d’entre eux craignent une potentielle augmentation des prix et la résurgence des tensions sociales (33%).