82% des salarié.es français.es du secteur privé ont assisté dans le cadre professionnel à des situations pouvant être qualifiées de micro-agressions au cours des 5 dernières années. Près d’une salariée sur deux (47%) déclare avoir été victime d’au moins une micro-agression dans le cadre professionnel au cours des cinq dernières années
Les témoins sont très nombreux (82 % des salariés) et la plupart affirment l’avoir été plusieurs fois (74 %) ce qui souligne l’aspect systémique des micro-agressions. Les situations de stigmatisation les plus couramment observées sont en lien d’abord avec l’âge puis le genre et enfin l’origine.
Les critères de micro-agression les plus répandus sont l’apparence physique (27 % des répondants déclarent en avoir été victimes), l’âge (25 %) et l’état de santé physique ou mentale (22 %), le genre (14%). Mais il y a bien souvent un cumul de stigmatisations. Plus on cumule les critères de stigmatisation, plus on a de risque de subir des micro-agressions.
Si la grande majorité des témoins de micro-agressions ont ressenti une émotion négative lors de l’évènement, les réactions à chaud ne sont toutefois pas systématiques
Face aux situations de micro-agressions, 97 % des témoins ressentent des émotions négatives (gêne, colère, sidération, honte) ou de l’empathie pour la victime. Seule une extrême minorité est donc indifférente (3 %).
Pourtant, seuls 2 témoins sur 3 déclarent avoir réagi à chaud : 40 % ont interpellé l’auteur, 35% la personne visée et les 34 % restants n’ont pas réagi du tout. Pour expliquer ce manque de réaction, 59 % des interviewés concernés mentionnent leurs craintes associées à l’environnement de travail (crainte de conséquences, rapports hiérarchiques, crainte de stigmatisation ou d’isolement, manque de sécurité psychologique).
Et les salariées français.es en identifient très bien l’impact sur les témoins, comme sur les victimes. Face aux micro-agressions, les salariées attendent un engagement fort des entreprises.
60 % des victimes disent que les micro-agressions ont un impact négatif sur leur bien-être au travail puis, dans des proportions moindres mais toujours majoritaires, sur leur motivation et leur engagement ainsi que leur sentiment d’appartenance à l’entreprise.
Victimes comme témoins attendent avant tout une réaction de l’entreprise, notamment un recadrage par la hiérarchie voire des sanctions en cas de répétition. Sensibilisation et formations sont identifiées comme le second enjeu prioritaire. Enjeu d’autant plus important que 76 % des répondants peinent à identifier les situations de micro-agression. 41 % des répondants ont même pris conscience via l’enquête qu’ils avaient pu être auteurs involontaires de micro-agressions.