Alors que le 46e président des Etats-Unis Joe Biden vient d’arriver sur le sol français pour commémorer le quatre-vingtième anniversaire du débarquement de Normandie aux côtés d’Emmanuel Macron, Ifop-Fiducial pour Sud Radio a interrogé les Français sur leur vision de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et du regard porté sur les alliés de la France.
Concernant les alliés de la France, une grande majorité des Français (60%, contre 20% en 1945 soit 40 points d’augmentation) considèrent que les Etats-Unis sont la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne en 1945, suivie par l’URSS (25%) et la Grande-Bretagne (15%). La différence majeure s’observe en fonction de l’âge, car 72% des plus de 65 ans sont d’accord avec cette affirmation, contre seulement 55% des moins de 30 ans.
Malgré un reflux significatif de six points en dix ans, nombreux sont encore les Français à estimer que la principale raison qui a poussé les Etats-Unis à entrer en guerre en Europe en 1941 était pour protéger leurs intérêts économiques et stratégiques (39%). Parmi ceux qui expriment cette opinion, les plus représentés sont les catégories les plus aisées (61%), alors que cette idée n’est que partagée par trois électeurs sur dix de Marine Le Pen en 2022 (30%).
Sur la question plus actuelle de la fiabilité des alliés de la France, alors que l’Allemagne s’imposait en 2014 comme leader incontesté avec 82% des Français la jugeant comme une alliée sûre, sa considération en tant que telle a baissée de sept points (75% en 2024). Malgré une fiabilité déjà très basse en 2014, la Russie subit une baisse significative liée au contexte actuel (12% en 2014 contre 8% en 2024). Deux électeurs d’Éric Zemmour sur dix (21%) jugent cependant la Russie comme un allié sûr de la France.
Une majorité significative considère désormais la Russie comme le pays le plus menaçant pour la France (69%), avec en premier lieu les sympathisants de Renaissance (89%), talonnés de près par les proches des Républicains (85%). Une croissance extrêmement forte en 10 ans (+45 points), en plein contexte de conflit russo-ukrainien.
écrit par Guilhem Lugagne