Un peu plus d’un mois avant Noël, l’Ifop et le magazine La Vie ont interrogé les Français sur leur intention d’installer une crèche chez eux et la signification qu’ils placent dans cette démarche. Dans un contexte de profond recul du christianisme en France, force est de constater que cette tradition demeure plutôt bien ancrée.
Aujourd’hui, plus de deux Français sur cinq (41%) installent encore une crèche dans leur domicile à l’approche de Noël. Cette pratique devenue minoritaire était réalisée par les deux tiers des Français dans leur enfance (69%), toutefois son déclin est moindre que celui observé pour la possession d’autres objets de culte chrétiens.
En effet, en 2020, une proportion encore plus mince conservait chez soi un chapelet (25%), un crucifix (17%) ou encore de l’eau bénite (13%). Toutefois, chacun de ces objets davantage connotés religieusement demeurent surtout l’apanage des pratiquants, qui sont devenus une petite minorité même au sein des catholiques. La « résilience » de la crèche de Noël s’explique par sa dimension traditionnelle et culturelle, laquelle pousse la moitié des catholiques non pratiquants (53%) à en installer une chez eux.
Ainsi, parmi ceux qui en installent chez eux, une majorité précise le faire en tout premier lieu car il s’agirait d’une tradition familiale (64%). Pour les trois quarts des catholiques non pratiquants, il s’agit très largement là du principal motif (76%). A l’inverse c’est seulement le cas de 38% des pratiquants, lesquels sont 52% à y voir plus prioritairement un lieu de prière à dimension religieuse.
En outre, pour plus de trois personnes sur cinq parmi celles réalisant cette pratique, l’installation de la crèche est l’occasion d’une transmission d’éléments de foi en famille (63%). C’est bien entendu le cas de la quasi-totalité des catholiques pratiquants (98%) mais aussi d’une majorité de non pratiquants (59%). Il est intéressant de noter que cette dimension de transmission est davantage présente parmi les possesseurs de crèches les plus jeunes (72% des 18-35 ans) que chez leurs aînés (56% des 50 ans et plus). Nous pouvons en déduire qu’alors que la crèche est considérée comme un objet traditionnel peu marqué religieusement par les générations les plus âgés, c’est davantage un marqueur chez les jeunes catholiques. Alors qu’autrefois s’afficher comme catholique était la norme, cela est devenu un peu moins anodin pour ceux qui ont grandi au cours des toutes dernières décennies, même au travers de l’installation d’une décoration comme une crèche.
Enfin, cette dimension de transmission que permet l’installation d’une crèche en famille fait écho à la forte proportion de foyers avec enfant installant une crèche (50%), bien supérieure à celle des foyers sans enfants faisant de même (37%). Au-delà des aspects tradition et prière, installer une crèche à Noël est tout de même motivée par la perspective de réaliser une activité avec les enfants pour un tiers de ceux qui le font (31%).