Les produits nicotinés alternatifs à la cigarette traditionnelle sont désormais bien entrés dans le quotidien des Français. 11% d’entre-eux indiquent ainsi consommer la cigarette électronique, 6% les puffs, 4% les patchs et gommes à la nicotine et 2% les sachets de nicotine. Pourtant, peu de données existent sur le profil des consommateurs et les usages qu’ils font de ces produits.
Le groupement « je suis vapoteur pour ne plus fumer » a souhaité confier la réalisation à l’IFOP d’une grande étude destinée à comprendre les usages des produits nicotinés alternatifs dans la population française. Pour ce faire, l’IFOP a imaginé un dispositif miroir reposant sur l’interrogation de deux échantillons.
- La première enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 600 consommateurs de produits nicotinés et anciens fumeurs afin de cartographier les usages.
- La seconde enquête a été administrée à un échantillon de 1000 répondants, représentatif de la population française afin de mesurer les perceptions du grand public à l’égard des produits nicotinés alternatifs.
1. Les produits nicotinés alternatifs à la cigarette sont bien identifiés par les Français
- Premier enseignement de cette étude, les produits nicotinés alternatifs sont désormais bien identifiés par les Français. Plus de 8 sondés sur 10 ont déjà entendu parler de la cigarette électronique (87%) et des patchs de nicotine (83%).
- Les gommes à la nicotine sont aussi largement identifiées (72%). Les puffs (58%) et sachets de nicotine (32%) sont un peu moins connus.
- Par ailleurs, ils sont assez largement utilisés : 11% des sondés indiquent consommer la cigarette électronique, 6% les puffs, 4% les patchs et gommes à la nicotine et 2% les sachets de nicotine.
2. La cigarette électronique est de loin le produit le plus consommé
- Deuxième enseignement de cette enquête, c’est la cigarette électronique qui est de loin le produit le plus consommé.
- 80% des consommateurs indiquent utiliser la cigarette électronique et ils sont par ailleurs plus d’un sur deux à l’utiliser de façon régulière (54%).
- Les autres produits nicotinés sont moins fréquemment utilisés et surtout sur une base plus souvent occasionnelle. Ainsi, 36% des consommateurs (tout type de produits confondus) ont recours aux puffs, mais seulement 10% le font sur une base régulière.
- Il en va de même pour les gommes, patchs et sachets de nicotine avec une utilisation plus minoritaire (35 à 14% d’utilisation parmi les consommateurs) et plus occasionnelle (pour chacun des produits l’utilisation occasionnelle est plus répandue que l’utilisation régulière).
- Soulignons par ailleurs qu’une majorité de consommateurs utilisent plusieurs produits (53%).
Le profil type du consommateur est donc un utilisateur de la cigarette électronique qui a une utilisation ponctuelle d’au moins un (voire plusieurs) autre(s) produit(s). Au global, les trois quarts des consommateurs interrogés ont indiqué en avoir un usage quotidien (73%).
A noter néanmoins que l’usage quotidien est d’autant plus répandu que les consommateurs ont arrêté il y a peu de temps la cigarette :
- 85% des consommateurs ayant arrêtés la cigarette il y a moins de 6 mois utilisent le produit nicotiné alternatif tous les jours contre 68% de ceux qui sont sevrés depuis plus de deux ans.
➡️ Dès lors, on peut penser que ces produits sont utilisés beaucoup au départ sur une base quotidienne puis utilisés de façon ensuite plus ponctuelle.
3. Les produits nicotinés alternatifs sont utilisés par les consommateurs pour arrêter la cigarette
Les résultats de l’étude montrent assez clairement que la motivation pécuniaire n’est que secondaire pour les consommateurs qui décident de se tourner vers les produits tels que la cigarette électronique.
- Ces derniers indiquent s’être tournés vers les produits nicotinés alternatifs car il s’agissait d’une bonne solution pour un sevrage tabagique (38%) et moins dangereuse que la cigarette traditionnelle (30%).
- Ils ont d’ailleurs assez largement fait des tentatives d’arrêts de la cigarette (84% contre 74% pour les fumeurs de l’échantillon témoin) et ils sont près d’un quart à indiquer avoir fait de très nombreuses tentatives (22% contre 9% pour les fumeurs).
- Les consommateurs de produits nicotinés indiquent aussi plus souvent avoir eu recours à des méthodes de sevrage (51% contre seulement 24% pour les fumeurs et anciens fumeurs ayant fait des tentatives).
On comprend dès lors que les produits nicotinés alternatifs constituent en effet une bonne alternative à la cigarette traditionnelle pour un public qui a fait l’expérience de très nombreux échecs dans ses tentatives de sevrage.
Relevons aussi qu’une proportion importante des consommateurs se projettent dans un arrêt de la cigarette électronique (29% à court terme et 54% sans date précise).
Enfin, depuis leur transition vers les produits nicotinés alternatifs dans leur ensemble, les consommateurs sont nombreux à avoir constaté une amélioration de leur état de santé (87% dont 42% une amélioration significative). Le plus souvent une diminution de la toux (65%), une amélioration de l’odorat (59%) et dans une moindre mesure une énergie accrue (42%) et une diminution du stress (25%).
4. Les consommateurs de produits nicotinés sont convaincus qu’il s’agit d’une bonne solution pour arrêter la cigarette
Autre enseignement de cette étude, les consommateurs de produits nicotinés sont largement convaincus de leur efficacité pour arrêter la cigarette traditionnelle (93% dont 40% qui estiment même qu’il s’agit d’une très bonne solution).
En outre, ils estiment très largement que cette méthode est plus efficace que les autres (66%, dont 76% pour les consommateurs réguliers). Pour preuve, les trois quart indiquent avoir recommandé des produits nicotinés alternatifs à des proches pour les aider à arrêter la cigarette.
Les Français quant à eux demeurent assez partagés.
- 49% estiment qu’il s’agit d’une bonne solution contre 51% qui pensent au contraire qu’il s’agit d’une mauvaise solution.
Ils sont aussi partagés quant à la dangerosité de la cigarette électronique par rapport à la cigarette à combustion : 15% estiment qu’elle est plus dangereuse, 30% moins dangereuse et 55% ni plus ni moins dangereuse.
Enfin, les deux tiers des Français se déclarent favorables à une interdiction des arômes à l’exception de celui du tabac (66%). Une mesure qui inquiète assez logiquement les consommateurs (59%), car ils estiment que ces arômes contribuent à leur utilisation de la cigarette électronique (75%) et qu’ils ont facilité leur transition vers ce produit (83%).