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LES FRANÇAIS(ES) ET LA PORNOGRAPHIE À L’HEURE DE LA RESTRICTION DES CONDITIONS D’ACCÈS AUX SITES X

LES FRANÇAIS(ES) ET LA PORNOGRAPHIE À L’HEURE DE LA RESTRICTION DES CONDITIONS D’ACCÈS AUX SITES X

Alors que la justice française pourrait ce vendredi bloquer l’accès aux principaux sites pornographiques – sommés par l’ARCOM de se conformer à l’obligation de bloquer effectivement l’accès des mineurs à leurs contenus -, quelle est l’ampleur de la consommation de pornographie chez les jeunes et les moins jeunes ? Quel rôle les films pour adultes jouent-ils dans l’éducation sexuelle des jeunes et quelle est son influence sur leur rapport au corps et à la sexualité ? Et face au risque de blocage de ces sites dans l’Hexagone, quelle serait la réaction des amateurs de pornographie en ligne ? Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 2 006 Français, cette enquête du pôle Genre, sexualités et santé sexuelle de l’Ifop pour le site 01net met notamment en évidence les impacts négatifs de la pornographie sur l’imaginaire sexuel des jeunes et par là, la nécessité du bras de fer mené par le gendarme français de l’audiovisuel pour les empêcher d’accès à ces contenus pour adultes.

 

LES CHIFFRES CLÉS DE L’ENQUÊTE

L’exposition à la pornographie est massive et touche des adolescents de plus en plus jeunes

Cette enquête confirme tout d’abord que la loi du 30 juillet 2020 sur le contrôle de l’âge à l’entrée des sites X n’est pas du tout respectée…

  1. La consultation de sites pornographiques est une expérience vécue par une large majorité des jeunes âgés de 18 à 24 ans (58%), en particulier par les jeunes hommes (74%) où cette pratique à vocation masturbatoire est toujours beaucoup plus répandue que chez les filles du même âge (49%).
  2. Et la plupart des jeunes adultes interrogés dans cette enquête n’ont pas attendu d’être majeurs pour consulter le premier porno en ligne : 82% n’avaient pas 18 ans lorsqu’ils ont surfé la première fois sur un site X, et ils étaient même plus d’un sur quatre (27%) à avoir moins de 12 ans…
  3. Or, cet accès à la pornographie en ligne est de plus en plus précoce si l’on compare ces résultats avec ceux d’une enquête menée il y a dix ans (20131). En effet, aujourd’hui en 2023, plus d’un jeune garçon sur trois (35%) a déjà surfé sur un site X avant l’âge de 12 ans, soit trois fois plus qu’il y a dix ans (12% en 2013).
  4. Si l’âge moyen du premier porno reste stable chez les jeunes filles de moins de 25 ans (autour de 16 ans), il a donc diminué en dix ans de manière significative chez les jeunes hommes âgés de 18 à 24 ans, passant de 15 et demi en 2013 à 14 ans et demi en 2023.

Le porno, une source de normes et complexes qui imprègne lourdement l’imaginaire sexuel des jeunes

L’étude montre aussi que pour des jeunes n’ayant pas toujours l’appareil critique pour prendre la distance nécessaire à l’égard des représentations sexuelles et corporelles véhiculées par ces vidéos X, leur vision peut devenir inhibitrice et prescriptive dans leur rapport au corps (ex : pénis, vulve, épilation) et à la sexualité (ex : pression à la performance »).

 

  1. Avec sa banalisation, la pornographie semble avoir pris une grande place dans l’éducation sexuelle. Ainsi, aujourd’hui, plus d’un jeune sur deux âgés de 18-24 ans (53%) reconnait que les vidéos pornographiques ont participé à l’apprentissage de sa sexualité, soit nettement plus que dans l’ensemble de la population adulte (35%).
  2. Il est vrai que l’intégration de pratiques issues de l’univers du X dans le répertoire sexuel des Français reste forte, notamment dans la population masculine : un homme adulte sur deux (50%) et jusqu’aux deux tiers des jeunes garçons de moins de 25 ans (67%) déclarent avoir déjà reproduit des scènes ou des positions vues dans ces films.
  3. Mais surtout, le porno a aussi une incidence négative sur l’image de soi et de son corps. La vue d’organes masculins surdimensionnés s’avère ainsi de plus en plus anxiogène si l’on en juge par la proportion croissante de jeunes garçons de 25 ans (51%, + 17 points depuis 2013) ayant déjà complexé sur la taille de leur pénis en regardant un film porno.
  4. La pression à être un « bon coup » pèse aussi semble-t-il plus sur les épaules masculines, sans doute plus sensibles au culte de la performance et de l’érection : trois amateurs de X sur dix (29%, contre seulement 19% des amatrices) admettent avoir déjà doutés de leur capacité à faire jouir leurs partenaires à cause d’un film porno.
  5. Mais le public féminin de ce type de film n’est pas en reste avec plus d’une jeune fille sur trois de moins de 25 ans ayant déjà été complexées sur la taille de leurs seins (39%) ou sur la forme de leur vulve (39%) en regardant un film X. Et globalement, les jeunes filles sont deux fois plus nombreuses (54%) que les jeunes garçons (23%) avoir déjà été complexées sur des aspects de leur corps comme la pilosité après avoir vu un film X.

 

POUR LIRE LES RESULTATS DE L’ETUDE, CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS :

https://www.01net.com/vpn/etude-francais-sites-adultes/

Document à télécharger

Les résultats

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2 006 personnes, représentatif de
la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus, dont 1 664
personnes âgées de 18 à 69 ans.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des
quotas (sexe, âge, profession, statut marital) après stratification par
région et catégorie d’agglomération.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré
en ligne du 5 au 11 avril 2023

Vos interlocuteurs

François Kraus Directeur du pôle Politique / Actualités - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Thomas Pierre Chargé d'études - Département Opinion & Stratégies d'Entreprise

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2 006 personnes, représentatif de
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personnes âgées de 18 à 69 ans.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des
quotas (sexe, âge, profession, statut marital) après stratification par
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en ligne du 5 au 11 avril 2023

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