Le 14 mai est prévu la parution du décret levant l’obligation vaccinale des soignants contre le Covid. Au lendemain de cette abrogation, les soignants non vaccinés seront réaffectés dans des emplois « équivalents » à celui exercé avant leur suspension, dans le même établissement. Bien que cela ne concerne qu’une minorité (le ministère de la Santé ayant par exemple estimé à environ 0,3% les agents hospitaliers suspendus pour avoir refusé le vaccin), cette réintégration longuement attendue par les concernés est largement soutenue par la population.
Signe qu’ils estiment que l’essentiel de l’épidémie de Covid est derrière eux, près de quatre Français sur cinq (79%) se déclarent personnellement favorables à la réintégration dans leur emploi des soignants non-vaccinés. Cette adhésion possède en outre une forte intensité puisque plus de la moitié de la population se déclare « tout à fait favorable » à la levée des suspensions. Une indication notable au regard du fait qu’une majorité de Français était favorable à une obligation vaccinale (et ce pour l’ensemble de la population) en plein cœur de l’épidémie. Aujourd’hui, seuls 21% des Français sont désormais opposés au retour dans leurs fonctions des soignants non vaccinés, et un dixième seulement « pas du tout favorable » (11%).
Paradoxalement, bien que le calendrier de réintégration des soignants non-vaccinés émane de la majorité présidentielle, les sympathisants de Renaissance sont les moins favorables à ce retour (53% n’y sont pas favorables, dont 28% « pas du tout »). Si le gouvernement semble donc lâcher du lest sur le sujet, une part de sa base électorale ne semble pas oublier les polémiques sur le vaccin et garder un certain ressentiment. Les sympathisants de tous les autres partis voient, eux, en majorité cette réintégration d’un bon œil, notamment ceux de la France insoumise (91%), d’Europe Écologie Les Verts (85%) ou du Rassemblement National (83%).
Malgré une adhésion globalement majoritaire, le sujet demeure perçu de manière hétérogène par les individus selon leurs caractéristiques socio-démographiques. En dehors des clivages politiques, les catégories les moins enthousiastes à l’idée de la réintégration des soignants non vaccinés sont les catégories aisées (58%), les seniors (68%), les diplômés du supérieur (70%) et les Franciliens (70%).