Alors que le recours aux médicaments sans ordonnance est aujourd’hui massif (88% des Français en achètent contre 58% en 2002), la question de leur prix apparaît de plus en plus centrale dans l’esprit des Français, notamment dans le contexte inflationniste actuel.
Le recours aux médicaments sans ordonnance, un moyen de palier aux difficultés d’accès aux soins
Parmi les raisons motivant l’achat de médicaments sans ordonnance, les personnes concernées citent d’abord la non-nécessité d’une consultation chez le médecin pour des symptômes bénins (79%). Par ailleurs, le temps d’attente pour avoir un rendez-vous médical jugé trop long est cité par près de six acheteurs sur dix (57%). En outre, le facteur prix joue également un rôle important pour 29% des personnes qui n’avaient pas les moyens financiers d’avancer des frais de consultation. Un chiffre qui monte à 44% chez ceux dont le niveau de vie est fortement impacté par l’inflation.
Des Français de plus en plus attentifs aux prix des médicaments sans ordonnance
Dans un contexte d’augmentation générale des prix, les Français déclarent faire de plus en plus attention aux prix des médicaments qu’ils achètent : 77% y sont attentifs contre 67% en 2009. Ce réflexe s’avère corrélé au niveau de vie : 40% des personnes issues des catégories pauvres y sont « très attentives », c’est presque le double par rapport à celles issues des catégories aisées (22%).
C’est la même logique qui se manifeste quand on interroge les acheteurs de médicaments sans ordonnance sur leur critère de choix : 70% considèrent le prix comme déterminant, un chiffre qui monte à 85% chez les personnes gagnant moins de 1 000€ par mois.
En réponse à ces préoccupations, ce sont presque neuf Français sur dix (88%) qui se disent prêts à privilégier des médicaments équivalents aux grandes marques mais dont le coût est moins élevé.
Le renoncement aux médicaments non remboursés : un phénomène qui touche six Français sur dix
Au cours des quinze dernières années, le renoncement à l’achat de médicaments non remboursés a nettement augmenté : 61% des personnes interrogées ont déjà dû renoncer à acheter certains produits en raison de leur prix, c’est 25 points de plus qu’en 2009. Ce taux inquiétant s’avère encore plus élevé chez les populations précaires : 35% des personnes issues des catégories pauvres déclarent y renoncer « souvent ».