Alors que la motion de censure transpartisane initiée par le centriste Charles de Courson (après le recours au 49.3 par l’exécutif pour faire passer la réforme des retraites) a été rejetée à neuf voix près, Ifop-Fiducial pour Sud Radio et le JDD a mené une étude concernant l’intention de vote aux prochaines élections législatives. Si l’Assemblée nationale était dissoute et que de nouvelles élections législatives avaient lieu aujourd’hui, quel serait le rapport de forces électoral ?
L’étude révèle que le parti présidentiel encaisserait un net recul (22% des intentions de vote aujourd’hui contre 26,9% des suffrages exprimés en juin dernier en métropole), tandis que le Rassemblement national se trouverait renforcé (26% contre 19,2% le 12 juin 2022). La NUPES, quant à elle, stagnerait (26% vs 26,3% en juin) et serait donc concurrencée par le RN.
Dans le détail, l’intention de vote pour la NUPES se trouve sur-représentée parmi les hauts niveaux de diplôme (40% des suffrages exprimés contre 26% en moyenne), les cadres (37%) et les franciliens (34%), mais elle séduit également dans les populations françaises précarisées (42% auprès des jeunes de moins de 35 ans, et 41% chez les chômeurs).
Le Rassemblement national, quant à lui, se caractérise par un électorat « attrape tout » et séduit les classes populaires : il performe auprès des Français faiblement diplômés (41% parmi les sans diplôme/CAP/BEP) ainsi que chez les ouvriers (41%), les employés (37%) et enregistre des scores accrus dans les communes rurales (30% des intentions de vote).
Typique de sa base partisane, notons que le vote « macroniste » apparaît fort chez les personnes âgées (31 % chez les 65 ans et plus) mais faible chez les jeunes (12 % chez les moins de 35 ans) : « ils ne sont plus que sur une jambe : celle de la France qui ne travaille pas » détaille Frédéric Dabi, Directeur Général Opinion de l’Ifop.
En outre, dans l’hypothèse d’une gauche divisée, l’enquête met en exergue le leadership de la France insoumise (11% des intentions de vote), qui se positionnerait devant Europe Ecologie les Verts (9%) et le Parti socialiste (7%).
