- Des femmes au fait sur leur finance, mais ces dernières connaissent et s’intéressent moins aux produits financiers plus spécifiques
Les femmes connaissent leur finance au même titre que les hommes, qu’il s’agisse du montant de leurs rentrées d’argent mensuelles (90%), du montant de leurs impôts (81%), ou de leurs dépenses totales mensuelles (79%). La fréquence de consultation de leurs comptes confirme cette idée, avec 9 femmes sur 10 qui le consultent au moins une fois par semaine (vs 86% des hommes).
La volonté d’épargner est tout aussi forte chez les hommes que chez les femmes, mais ces dernières semblent être moins en capacité de le faire. La part de celles et ceux qui épargnent tous les mois une somme fixe est identique (31%, vs 29% des hommes), mais les femmes sont plus nombreuses à épargner de manière irrégulière, lorsque c’est possible (46%, vs 41% des hommes). Cette fragilité observée sur la fréquence d’épargne, se retrouve sur la propension des femmes à épargner pour leur retraite et s’explique par des freins financiers : 33% épargnent déjà (vs 35% des hommes) et 29% n’épargnent pas car elles n’ont pas les moyens de le faire (29%, vs 21%).
Elles démontrent toutefois une connaissance moins fine des produits d’épargne et d’investissement – un PEA (40% voient bien de quoi il s’agit, vs 49% des hommes), un PER (44%, vs 39%), Une SICAV (25%, vs 35%) – hormis pour l’assurance vie. De façon générale, elles possèdent moins de comptes bancaires ou titres financiers, tout du moins les produits financiers plus spécifiques ou moins communs tels que le PEA, les comptes titres de sociétés cotées, ou encore les investissements via les plateformes de crowdfunding. Assez logiquement, elles font également moins l’expérience d’investissement – 85% n’investissent pas en Bourse (vs 68%) et 82% ne possèdent ou pas ou n’envisagent pas d’investir dans des investissements socialement responsables – et le justifient à nouveau par des revenus qui ne sont pas suffisants ou par un manque de connaissance (un déficit de connaissance qui s’avère supérieure à celui des hommes).
- L’argent pour les femmes : un moyen primordial pour vivre et réaliser ses projets, mais un sentiment de “malaise” plus fort que chez les hommes lorsqu’on l’évoque dans son environnement professionnel
L’argent pour les femmes représente avant tout « une nécessité pour pouvoir vivre » (88%, vs 80% des hommes) et « la liberté de réaliser ses projets » (76%, vs 67%). Ces dernières se montrent plus craintives en déclarant ne pas vouloir prendre des risques avec son argent (53%, vs 44%), ce qui est à mettre en relief avec leur éducation financière, où elles ont été plus sensibilisées sur le prix des choses, les dépenses, les économies (54%, vs 46%).
Parler d’argent avec différentes personnes n’est pas un tabou dans les pratiques des femmes. Elles en parlent tout autant que les hommes, voire plus souvent avec leur conjoint, que les hommes avec leur conjointe (55% parlent souvent d’argent, vs 48%). S’agissant du salaire, elles en parlent également plus avec leur conjoint (49%, vs 43%) et avec leurs enfants (20%, vs 7%) que les hommes.
Néanmoins, si elles affirment évoquer l’argent et le salaire avec autant de facilité que les hommes dans leur environnement professionnel, elles se révèlent moins à l’aise dans la plupart des situations ayant un impact sur le salaire, probablement par un manque de confiance : obtenir une promotion (62%, vs 70%), demander une augmentation (44%, vs 57%), négocier son salaire pendant un entretien d’embauche (41%, vs 58%) ou encore créer son entreprise (27%, vs 35%).
- Une organisation de la gestion financière au sein du couple, caractérisée par la mise en commun
Les femmes ont des revenus inférieurs à leur conjoint : seuls 28% des femmes en couple estiment disposer des revenus les plus élevés au sein de leur foyer (vs 66% des hommes), ¼ des revenus à égalité et 1/3 des revenus supérieurs. Des proportions restant par ailleurs très similaires aux mesures de juin 2022. La gêne et les tensions au sein d’un couple que pourraient occasionner un revenu inférieur pour les conjoints et un revenu supérieur pour les conjointes sont minimes (15% des hommes en couple et 13% des femmes en couple ont ce sentiment). Ce sentiment de gêne est toutefois corrélé à l’âge, les moins de 35 ans restent plus sensibles.
L’organisation des dépenses au sein du couple est assez variée. La possession de deux comptes, un compte personnel et un compte commun partagé avec son conjoint, est très courante puisque plus de la moitié des femmes et des hommes en couple déclarent en disposer – le compte personnel étant d’ailleurs encore plus possédé par les femmes (75%, vs 68% des hommes). Toutefois, si les organisations pour dépenser en couple apparaissent multiples et variées, la plus partagée par les couples (et la plus déclarée par les femmes en couple) reste « 100% dans un compte commun pour toutes les opérations » (4 femmes en couple sur 10, vs 33% des hommes en couple). Il reste intéressant de relever que l’organisation dépend de l’âge. Les plus jeunes prônent le partage 50/50 et la contribution proportionnelle en fonction du salaire, tandis que les plus âgés prônent le compte commun.
Relevons que la répartition des dépenses au sein du couple se révèle genrée, les femmes déclarent plus s’occuper des dépenses courantes (57%, vs 33%), tandis que les hommes montrent plus d’appétence pour des dépenses plus spécifiques ou concernant une forte somme d’argent – les placements financiers ou d’épargne (54% des hommes, vs 37% des femmes), les gros d’achat d’équipement (voiture, ameublement) (37%, vs 24%), les achats ou les décisions relatifs à l’immobilier (35%, vs 23%)