Ce lundi 27 février, lors d’une conférence de presse à Paris, Emmanuel Macron a préconisé « l’humilité » ainsi que la « responsabilité » concernant l’action de la France en Afrique. Le président de la République a notamment promis une diminution des effectifs militaires français, dans des installations « cogérées » avec les pays africains.
En s’intéressant aux opinions publiques, la question d’une potentielle fermeture des bases militaires françaises apparait clivante : 55% des Français considèrent en effet qu’il faudrait fermer toutes les bases militaires françaises en Afrique, contre 45% déclarant le contraire.
Dans le détail, des clivages générationnels se trouvent constatés : 57% des interviewés âgés de 65 ans et plus déclarent qu’il faudrait fermer toutes les bases militaires françaises en Afrique, contre seulement 45% parmi les 18-24 ans : soit un écart de 12 points. Des différences en fonction de la zone géographique émergent également, les habitants des zones rurales (60%) se révélant davantage favorables à la fermeture des bases militaires en Afrique que les Franciliens (54%). Par ailleurs, l’étude met en exergue de légères disparités au regard du critère de sexe : 56% des hommes plaident pour la fermeture de toutes les bases françaises, contre 53% des femmes.
Outre les caractéristiques sociodémographiques, d’importants clivages apparaissent au regard de la proximité partisane des sondés. Dans une tradition isolationniste de ces électorats, les sympathisants des deux principaux partis d’opposition se révèlent être les plus favorables à ce retrait de l’armée (72% des proches du Rassemblement national et 63% de La France insoumise souhaitent la fermeture des bases militaires françaises en Afrique) contre 47% des partisans Renaissance et 54% des Républicains : différences qui témoignent, même sur des sujets « géopolitiques », de la fracture entre majorité présidentielle et oppositions.