Lundi 13 février se tenaient des débats houleux concernant la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Au cours de ces échanges dans l’Hémicycle, le député La France Insoumise Aurélien Saintoul a qualifié le ministre du Travail Olivier Dussopt d’« imposteur » et d’« assassin », en lui reprochant d’avoir « menti » sur le nombre de morts au travail.
Ces propos, provoquant immédiatement une suspension de la séance, semblent avoir heurté les opinions publiques : une majorité de Français (58%) se déclare en effet choquée par ces déclarations, incluant 24% de « très choqués ». Pour autant, deux personnes sur cinq (42%) affirment, elles, ne pas avoir été choquées par ces propos.
Dans le détail, de forts clivages générationnels se trouvent constatés : 72% des « séniors » apparaissent heurtés par les propos d’Aurélien Saintoul à l’égard d’Olivier Dussopt, contre seulement 57% des jeunes âgés de 18 à 24 ans, soit un écart de 15 points. Des différences en fonction de la profession de la personne sondée émergent également, les cadres (58%) se révèlent en effet plus nombreux à être choqués par les déclarations du député LFI que les employés (48%) et les ouvriers (43%). Par ailleurs, une nette corrélation apparait au regard du critère de revenu : 71% des catégories aisées se déclarant heurtées par les propos tenus par Aurélien Saintoul, contre 41% parmi les plus pauvres. En clair, la France « laborieuse » – catégories populaires, salariés du secteur privé, chômeurs – se distingue en affirmant majoritairement ne pas avoir été choquée par ces termes d’« imposteur » et d’ « assassin » à l’égard du ministre porteur de la réforme des retraite.
Outre les caractéristiques sociodémographiques, l’enquête met en exergue de fortes disparités en s’intéressant à la proximité politique. Les partisans de Renaissance (88% de choqués) apparaissent massivement heurtés par ces déclarations, au même titre que les proches des Républicains (81%) ; à l’inverse des sympathisants de la France Insoumise (seulement 43%) et du Rassemblement national (42%), mettant ainsi en évidence la forte défiance et une certaine radicalité des oppositions à l’égard de l’exécutif.