Ce mardi 7 février se déroulaient partout en France des manifestations contre la réforme des retraites. Dans les jours à venir, les huit principaux syndicats français entendent continuer cette « bataille sociale », et ainsi mettre une pression accrue sur l’exécutif. Interrogé dans la manifestation parisienne de ce mardi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a notamment appelé à des grèves « plus dures, plus nombreuses, plus massives ».
Et à propos d’une potentielle intensification de la gronde contre la réforme des retraites, l’opinion y apparait relativement disposée : parmi les 62% de Français favorables au mouvement, près de quatre sur 10 (43%) déclarent soutenir ou avoir de la sympathie pour une mobilisation sociale impliquant des grèves plus massives.
Dans le détail, les jeunes apparaissent plus disposés à avoir de la sympathie ou soutenir une intensification de la gronde sociale (44% parmi les moins de 35 ans) que les personnes âgées (seulement 30% auprès des « séniors »). De légers clivages émergent également au regard des critères de sexe : 44% des femmes soutiendraient ou auraient de la sympathie pour la mobilisation sociale contre la réforme des retraites, même si les grèves devaient s’intensifier, contre 41% des hommes. Par ailleurs, nous constatons des écarts significatifs en fonction du niveau de revenu, les catégories « pauvres » (46%) se révélant en effet davantage enclines à soutenir ou avoir de la sympathie pour une mobilisation sociale impliquant des grèves plus massives que les catégories aisées (33%).
Outre les caractéristiques socio-démographiques, des disparités apparaissent selon la proximité partisane des personnes interrogées. Les sympathisants de la France Insoumise se révèlent massivement favorables à l’intensification de la gronde sociale (77% de sympathie ou de soutien à des grèves plus importantes) suivis, dans une moindre mesure, par les proches du Rassemblement national (55%), contre seulement 11% parmi les proches de Renaissance : signe d’une fracture remarquable entre la majorité présidentielle et les oppositions à propos de la réforme des retraites.