Une vision globale du travail d’abord utilitariste et de moins en moins statutaire.
41% des interviewés associent d’abord le travail à une contrainte pour gagner de l’argent contre 32% pour qui il s’agit avant tout d’un moyen d’épanouissement personnel et seulement 24%, une façon de trouver sa place dans la société. Cette dernière dimension enregistre une baisse régulière dans le temps : -7 points depuis 2016 et -4 points par rapport à janvier 2022. Elle confirme le fait que le plus grand changement dans le rapport au travail n’est pas inhérent au contenu du travail en lui-même mais à la place qui lui est accordée dans sa vie. Le travail demeure important, mais il n’est plus aussi structurant. De moins en moins de salariés lui confèrent une fonction statutaire essentielle.
Les salariés attachent une importance cruciale à la rémunération et n’en sont pas satisfaits dans leur entreprise
Sans surprise, c’est d’abord la rémunération que les salariés regardent lorsqu’ils doivent choisir une entreprise plutôt qu’une autre. Celle-ci est évoquée en premier par un tiers des répondants (33%), bien avant les autres dimensions davantage liées à l’organisation du travail : l’ambiance en interne (13%), l’emplacement géographique de l’entreprise (10%), l’autonomie dans les horaires de travail (9%), et la possibilité d’évoluer dans l’entreprise (8%). A noter, la rémunération ressort en priorité quelque soit la catégorie de répondants, le contexte inflationniste actuel accentuant encore sûrement davantage les attentes vis-à-vis des salaires.
Le fait que la rémunération constitue donc, de loin, le critère le plus important pour les salariés dans le choix d’une entreprise prend d’autant plus d’ampleur qu’elle est loin d’être jugée suffisante dans la leur. En effet, invités à se positionner sur les critères de rétention de leur entreprise actuelle, seulement 16% des interviewés évoquent en premier lieu leur salaire, le plaçant ainsi en bas du podium des raisons justifiant leur envie de rester chez leur employeur. En miroir, plus d’un tiers des salariés (36%) mentionnent la rémunération comme principal critère actuel de démission de leur entreprise, soit un différentiel négatif de 20 points entre rétention positive liée à la rémunération et rétention négative. Parmi les plus déçus à l’égard de leur salaire se trouvent les 35 ans et plus, ceux qui travaillent dans des entreprises de 250 salariés et plus, dans le commerce et l’administration, et les managers intermédiaires encadrant de 1 à 5 personnes.
Ambiance de travail et emplacement géographique constituent les deux piliers ancrant le plus les salariés dans leur entreprise
Si la rémunération n’est pas à la hauteur des attentes des salariés, pourquoi restent-ils dans leur entreprise et y sont-ils attachés ? Cela s’explique surtout par des aspects qui rendent leur travail confortable et agréable, à travers d’abord l’ambiance en interne : celle-ci est mentionnée comme étant un critère essentiel par 13% des salariés, la plaçant donc juste derrière la rémunération en termes d’importance, et elle ressort en tête des critères expliquant leur envie de rester dans leur entreprise (20% la citent en premier). C’est particulièrement flagrant chez les jeunes de 18 à 24 ans (29%, +9pts vs moyenne), les salariés du Sud-Ouest (27%, +7pts vs moyenne), les salariés du secteur public (23%, +4pts vs secteur privé), dans le BTP (26%, +6pts vs moyenne), et auprès de ceux qui considèrent le travail comme un moyen d’épanouissement personnel (26%, +6pts vs moyenne).
Autre aspect incontournable, l’emplacement géographique de l’entreprise est jugé prioritaire par 10% des salariés (citation en premier), plaçant ce critère en 3ème position en termes d’importance, derrière la rémunération et l’ambiance de travail. Au global, 17% des salariés saluent d’abord l’emplacement de leur entreprise dans les raisons de rester dans celle-ci, contre seulement 5% qui le citent comme principal critère de démission, soit un différentiel positif de 12pts et le ratio le plus élevé en faveur de son entreprise actuelle.