Mardi prochain, le 31 janvier, se profile un deuxième mouvement de grève national contre la réforme des retraites, risquant une nouvelle fois de paralyser la France, notamment dans les transports. Pour cette deuxième gronde sociale de l’année, et dans une logique comparative avec le premier mouvement datant du 19 janvier, l’Ifop a souhaité mesurer concrètement combien de personnes envisagent de se mobiliser pour ce « mardi noir » contre la réforme des retraites.
Ainsi, ce sont 14% des Français qui envisagent de façon certaine d’aller manifester mardi prochain, un chiffre en hausse de deux points par rapport à la première mobilisation du 19 janvier (12% de Français certains de se mobiliser selon une enquête Ifop pour le JDD). Il convient néanmoins de rappeler que ce « chiffre déclaré », qui correspondrait par extrapolation à près de 7 millions de potentiels manifestants, ne laisse en rien présager de l’audience attendue des diverses manifestations en France.
Dans le détail, d’importantes disparités émergent en fonction de l’âge, 17% des Français âgés de moins de 35 ans envisagent de façon certaine d’aller manifester contre seulement 4% parmi les séniors de 65 ans et plus (les moins « concernés » par la réforme des retraites). De fortes différences sont également constatées en fonction du niveau de revenu, seulement 9% des catégories aisées sont certaines d’aller manifester mardi contre la réforme des retraites, 19% des catégories modestes. Par ailleurs, nous constatons des clivages au regard du sexe de la personne interrogée : 16% des hommes se révèlent tout à fait disposés à manifester contre le projet de réforme des retraites contre 12% des femmes.
Outre les caractéristiques sociodémographiques, l’étude met aussi en exergue des écarts significatifs en fonction de la proximité partisane des Français : 34% des partisans LFI et 15% des proches du RN se révèlent disposés de façon certaine à manifester contre seulement 3% des sympathisants Renaissance. Ainsi, la mobilisation ne semble pas faiblir pour cette deuxième journée de gronde sociale, ce qui illustre bien les difficultés de l’exécutif à convaincre pour cette réforme.