Cette analyse s’inscrit dans le prolongement du constat d’une place moins centrale du travail dans la vie des Français. Elle vise à revenir sur les origines à court et long terme du nouveau rapport au travail et sur la façon dont l’expérience de travail se vit dorénavant au quotidien.
Plusieurs hypothèses relayées dans les médias ont été avancées pour expliquer la désaffection des salariés envers leur travail : déficit d’implication, culte de l’individu roi avant tout attaché aux loisirs, émergence d’une société de paresseux par rapport aux générations précédentes, en particulier celle du baby-boom déjà ou bientôt en retraite… S’il apparait légitime de s’interroger sur les sources de ce phénomène du fait des profonds bouleversements actuels qui irriguent la sphère professionnelle, ces arguments se caractérisent néanmoins par des propos souvent essentialistes. Par ailleurs, il est indéniable que la conjoncture économique actuelle, caractérisée par un faible taux de chômage et des besoins importants en recrutement, fait qu’il est aujourd’hui plus facile de « trouver un emploi en traversant la rue » pour reprendre les propos d’Emmanuel Macron. Est-il pour autant tout aussi aisé de se sentir bien au travail et de s’y projeter une fois la porte d’entrée franchie ?