Une redéfinition des attentes au travail qui se poursuit
Près de trois ans après le début de la pandémie, les cadres continuent de redessiner leur façon d’envisager le travail. Leurs enjeux professionnels à cinq ans font rimer vie privée avec vie professionnelle (enjeu toujours en tête des aspirations pour la majorité des répondants, 55%), épanouissement au travail (enjeu de plus en plus prégnant et mentionné par 54% d’entre eux, +8 points vs 2021) et, dans une moindre mesure, respect des valeurs RSE (évoqué par 20% d’entre eux, +6 points vs 2021).
Négociation de la rémunération : un équilibre nouveau
Un peu plus de la moitié des cadres du privé (56%) estiment que leur travail est rémunéré à sa juste valeur par leur entreprise, et ils ont davantage confiance dans leur capacité d’obtenir des augmentations cette année. En effet, 50% estime que les cadres salariés sont, soit en position de force, soit a minima à égalité avec leur
employeur pour ces négociations ; en miroir, 50% estiment que l’employeur est le seul maître à bord, soit 8 points de moins qu’en 2021. Le pouvoir de négociation est donc mieux réparti aux yeux des cadres pour 2023, tendance renforcée par les difficultés de recrutement rencontrées par de nombreuses entreprises actuellement : 40% des interviewés se déclarent ainsi prêts à quitter leur entreprise si les conditions négociées ne les satisfont pas totalement, contre 43% qui resteraient dans leur entreprise malgré tout.
Une envie de freelancing freinée par la conjoncture économique
L’activité de freelance est toujours considérée par les trois quarts (75%) des cadres comme étant adaptée aux attentes actuelles des actifs, et par 59% comme octroyant beaucoup de liberté (+4 points vs 2021). Toutefois, si le freelancing demeure majoritairement bien évalué, il fait cette année et sans surprise moins consensus auprès des cadres (61%, -11 points sur l’opinion positive des cadres par rapport au statut du freelancing). Cet éloignement est renforcé cette année par le contexte économique et social actuel, qui incite les cadres à miser davantage sur la sécurité du salariat : ils sont autant à estimer que le contexte actuel va accélérer le développement de l’activité de freelance (26%) que la freiner (25%).
Malgré tout, 25% des cadres ont songé démissionner de leur emploi ou d’un précédent pour se lancer à leur compte. Chez les moins de 35 ans, cette tendance est plus forte : 35%. Près d’un tiers (29%) des cadres se disent par ailleurs intéressés pour expérimenter le statut de freelance dans les années à venir (un chiffre qui monte à 38% chez les moins de 35 ans et surtout à 48% parmi ceux qui ont démissionné ou commencé à organiser une démission).