LE MATCH DES CAPITALES
Comment les salariés européens perçoivent-ils leur environnement de travail ?
SFL publie les résultats du 9e baromètre Paris Workplace, réalisé en partenariat avec l’IFOP. Cette neuvième édition a sondé 3 700 salariés dans quatre capitales européennes(Paris, Berlin, Londres et Madrid) sur leur rapport au lieu de travail. L’occasion d’identifier quelques tendances paneuropéennes : le télétravail, tout d’abord, qui structure toujours la vie des salariés à raison de 2 jours par semaine, mais également l’attachement au bureau comme lieu de vie sociale, particulièrement palpable chez les Parisiens. Parmi les capitales, Madrid se distingue par son attractivité, Paris par sa pause déjeuner, tandis qu’à Berlin et Londres la part belle est donnée aux activités extra-professionnelles entre collègues.
ENSEIGNEMENTS-CLÉS
Parmi les quatre capitales, Madrid est consacrée championne d’Europe où il fait bon travailler
Pour les salariés interrogés, c’est à Madrid qu’il ferait bon travailler à l’étranger. La capitale espagnole se place à la première position des villes étrangères aux yeux des Parisiens, des Londoniens et des Berlinois.
• Les Madrilènes eux-mêmes sont les plus élogieux sur les atouts de leur ville. Madrid est la seule des 4 capitales dont 6 caractéristiques sont jugées satisfaisantes à plus de 90% : l’accessibilité, l’ouverture sur le monde, la dynamique, l’attractivité, le caractère festif et accueillant.
• Madrid l’emporte également sur les critères de qualité urbaine : 70% des Madrilènes considèrent que la propreté est un atout pour leur ville, 86% font le même constat pour la sécurité et 85% pour l’accessibilité en transport. C’est d’ailleurs à Madrid que les salariés passent le moins de temps dans les transports pour se rendre au bureau : 36 minutes en moyenne.
L’hybridation du travail est un phénomène ancré dans les quatre capitales
• Le télétravail s’inscrit partout dans la durée, à la fois dans les aspirations et les pratiques des salariés. Ces derniers télé-travaillent en moyenne 2 jours par semaine. Berlin approche de la moitié du temps de travail à distance (2,4 jours) tandis que Madrid caracole à 1,8 jour.
• Toutefois, dans ce contexte de travail hybride, les Parisiens se distinguent par leur attachement au bureau. Ils sont, en proportion, les plus nombreux à souhaiter travailler la majorité de leur temps au bureau (62%). Par ailleurs, après les Berlinois (39%), ils sont 38% à se sentir plus performant à leur poste de travail qu’en télétravail.
• La culture de la flexibilité est moins installée dans les pays latins. 55% des londonniens et 49% des berlinois déclarent réaliser des rendez-vous personnels lors de leur journée de travail, alors qu’ils sont que 42% à Paris et 17% à Madrid.
Plus heureux au travail, les salariés se montrent exigeants quant à la qualité de leurs bureaux
• Le bien-être au travail augmente dans les capitales européennes. En 2022, Berlin obtient la meilleure note, avec 7,7/10. Cette note a augmenté à Paris depuis 2016, passant de 6,4/10 à 6,9/10. Elle se double d’une hausse de la satisfaction des Parisiens à l’égard de leur équilibre vie personnelle / vie privée, de 68% en 2016 à 84% en 2022.
• Corollaire de ce constat, les salariés se montrent de plus en plus exigeants vis-à-vis de leur lieu de travail. Pour la majorité, les bureaux constituent un élément important dans le choix de rejoindre une entreprise (67% à Londres, 60% à Berlin). Cette tendance a presque doublé chez les Parisiens (30% en 2017, 54% en 2022). Leurs attentes portent également sur le quartier d’implantation : 83% des Parisiens souhaitent travailler dans un quartier mixte, contre 73% en 2018.
• Au-delà du bureau, les salariés sont toujours attentifs aux engagements de leur entreprise. C’est particulièrement le cas à Berlin et Londres, où respectivement 45% et 41% des enquêtés accepteraient de baisser leur salaire de 5% pour travailler dans une organisation plus responsable.
Le bureau demeure un lieu éminemment social
• Dans les quatre capitales, la vie sociale apparaît comme la première motivation pour venir au bureau. C’est le cas pour 46% des Parisiens et 49% des Londoniens. Partout sauf à Londres, c’est l’impression de faire pleinement partie d’une équipe qui justifie, en second lieu, la venue des salariés au bureau.
• Les formes de socialisation entre collègues varient cependant selon les pays. À Londres et Berlin, c’est dans la pratique d’activités extra-professionnelles que les liens se tissent, comme le sport (34% des Londoniens disent pratiquer du sport avec leurs collègues, de même pour 32% des Berlinois). Les Parisiens se distinguent, quant à eux, par leur culture du déjeuner : 67% d’entre eux déjeunent avec leurs collègues le midi, soit 13 points de plus que les Madrilènes. D’ailleurs, la pause déjeuner française se singularise par sa longueur : 1h07, loin devant la moyenne européenne.