Pour la deuxième année consécutive, l’Ifop a interrogé les Français pour le World Impact Summit sur leur rapport à la finance éco-responsable. Dans l’ensemble, les rapports de forces témoignent d’une certaine stabilité par rapport à 2021, malgré un scepticisme envers l’engagement des entreprises en matière de protection de l’environnement qui gagne du terrain.
- Transitions énergétique et écologique ou engagement sociaux et solidaires demeurent des critères non négligeables dans le changement ou la sélection d’une entreprise (critère primordial pour plus d’un quart des Français non retraités : respectivement 27% et 25%). Cependant, ces points de vigilance globaux sont cette année encore largement dominés par des enjeux plus personnels : équilibre vie pro/vie privée (64%) et niveau de rémunération (62%).
- Ce qui n’empêche pas une forme d’exigence : seul un salarié du privé sur deux estime que son entreprise s’engage suffisamment en matière de protection de de l’environnement (52%, -5 pts depuis 2021). Nous pouvons en déduire que les salariés ont des attentes théoriques dans le domaine mais sont souvent contraints de prioriser à leur détriment les contingences matérielles.
- La finance éco-responsable, continue d’intéresser une majorité de Français avec une intensité relative : 60% des Français (+1 pt) accordent une place « importante » aux impacts environnementaux dans leurs décisions de placements mais seuls 12% y accordent une place « très importante ». Les jeunes sont légèrement plus en pointe sur ce sujet (16% des 18-24 ans y accordent une place « très importante ») mais l’enjeu a encore une certaine marge avant de réellement infuser au sein de la population.
- Si seuls un tiers de Français partagent la croyance dans l’impact de ses propres décisions de placement d’épargne sur l’environnement (33%, -3 pts), c’est le cas d’une majorité des moins de 25 ans (57%), signe que la thématique a tout de même de l’avenir.
- Le changement climatique se positionne (comme en 2021) au troisième rang des thématiques les plus importantes dans le processus de décision de financement des Français (« très important » pour 48% des Français). Il s’impose ainsi comme une priorité mais demeure dépassée par des considérations matérielles : emploi (57%) et « made in France » (56%).