L’Association française pour la prévention des catastrophes naturelles et technologiques, acteur reconnu de la coopération internationale dans ce domaine a fait appel à l’expertise Société du pôle Opinion pour une enquête de notoriété sur la journée du 13 octobre. Christian Kert, Président et Ghislaine Verrhiest-Leblanc, Directrice Générale de l’AFPCNT reviennent sur les principaux enseignements révélés par l’étude et partage avec nous les objectifs futurs.
Pourriez-vous présenter l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques et partager avec nous les raisons qui vous ont conduit à mettre en place cette enquête ?
L’AFPCNT (Association française pour la prévention des catastrophes naturelles et technologiques) est une association « loi 1901 » de plus de 20 ans d’existence et d’expérience. Elle est un centre national de réflexion collective transversale et multirisque sur la problématique des risques naturels et technologiques ainsi qu’un acteur reconnu de la coopération internationale dans ce domaine.
Faisant suite à la mission d’expertise sur la culture du risque piloté Frédéric COURANT publié en juillet 2021 et au plan ministériel “Tous résilients face aux risques” publié en octobre 2021 par le ministère en charge de l’écologie, l’AFPCNT bénéficie du soutien de ce ministère afin de relever de nombreux défis visant à développer la culture du risque et de la résilience face aux risques majeurs en France. Ces défis ont notamment donné naissance à un projet associatif national, appelé « sKarabée », lequel est structuré en 5 grandes priorités :
Priorité n°1. Contribuer à faire du 13 octobre un rendez-vous national incontournable en matière de prévention des risques naturels et technologiques.
Priorité n°2. Travailler sur la résilience des territoires et des organisations.
Priorité n°3. Favoriser la montée en compétences des acteurs.
Priorité n°4. Développer le réseau des acteurs sur les territoires ultramarins.
Priorité n°5. Poursuivre et développer les réflexions de fond et les actions supports.
Afin de contribuer au mieux à faire de la journée du 13 octobre un rendez-vous national incontournable en matière de culture du risque, il nous est apparu essentiel de disposer de la perception par la population de cette journée. Cet état zéro réalisé avant le 13 octobre 2022 doit nous permettre d’approcher la perception de cet évènement par la population et de mesurer, au fil des éditions prochaines, les effets des actions menées en termes de progression de la notoriété, de la compréhension et de l’intérêt de cette journée pour les citoyens.
La question climatique est un sujet majeur du débat public, de nombreux organismes nationaux et internationaux se mobilisent fortement sur la question.
Depuis 2009, l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 13 octobre comme date de commémoration de la journée internationale pour la réduction des risques de catastrophes afin de préparer et informer les citoyens aux risques qui les environnent. Cependant, l’étude révèle que seul 1 Français sur 5 (18%) déclare connaître la Journée du 13 octobre, une notoriété très faible comparée à la Journée internationale du droit des femmes : 95% ou encore la Journée européenne du patrimoine : 88%.
L’étude met également en lumière qu’au sein du public connaisseur, les thèmes et les objectifs de cette journée sont assez mal identifiés. Comment expliquez-vous cela ?
La journée internationale du droit des femmes a été mise en place en 1975 et la journée nationale du patrimoine en 1984. Ces deux évènements sont donc d’une part, plus anciens que la journée internationale du 13 octobre, et portent sur des thèmes plus fédérateurs, mobilisateurs et accessibles que les risques majeurs. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité de certaines catastrophes naturelles sous l’effet du changement climatique, et la mise en exergue par diverses crises (ex : crise sanitaire COVID 19) de la nécessité de travailler plus avant sur notre préparation et notre résilience, ont remis le sujet de la prévention des risques sur le devant de la scène et permettent aujourd’hui de mobiliser plus facilement qu’hier. La conscience que nous sommes tous concernés et en capacité d’agir se développe.
Si le rayonnement de la journée internationale au niveau français restait encore discret avant l’édition 2022, les quelques démarches recensées en France et à l’étranger témoignaient de l’intérêt de partager et de développer ces types d’actions, aux formes variées et à l’efficacité avérée. La France, et en particulier l’outre-mer, se montrait active en matière d’actions de sensibilisation des populations face aux risques de catastrophes. Plusieurs actions conduites par les préfectures de Guadeloupe, Martinique et Mayotte, épaulées par la Croix-Rouge française, ont lieu à une date proche de la mi-octobre et peuvent être rapprochées de la journée internationale. En métropole, des initiatives existent depuis plusieurs années comme les « rencontres de la sécurité intérieure » au niveau national, ou la « semaine de la sécurité industrielle » à Port-Jérôme-sur-Seine et la « journée départementale des risques majeurs » le 3 octobre de chaque année dans les Alpes-Maritimes. Des exercices plus ponctuels sont également réalisés tels que des exercices d’armement des cellules de crise communales sur l’arc méditerranéen ou d’autres formats de simulation (PPMS ou autres) sur d’autres territoires.
L’édition 2022 de la journée du 13 octobre a pris une couleur particulière puisque le gouvernement a décidé d’en faire la journée nationale de la résilience et d’accompagner son lancement par un appel à projets national ayant permis de labéliser près de 2000 actions. L’AFPCNT a contribué à faire connaître cette journée et à l’émergence d’actions nationales et locales. La notoriété et l’implication des territoires et des citoyens dans le cadre de ce rendez-vous annuel devraient donc croître dans les années à venir.
Au regard de ces résultats, quels vont être les prochaines actions/solutions à mettre en place pour sensibiliser plus largement le public Français sur les questions climatiques ?
Nous allons poursuivre l’écoute des populations et des territoires pour identifier les freins et les leviers en matière de prévention des risques. L’animation nationale et territoriale du réseau des acteurs de la prévention des risques va se poursuivre par des actions concrètes sur les territoires (ex : ateliers, études expérimentales…) afin d’identifier et de partager les bonnes pratiques, de favoriser la participation de tous (citoyens, collectivités, services de l’Etat, services de secours… experts et non spécialistes) à la résilience de nos territoires, de mettre à disposition des outils, d’accompagner et d’aider à dépasser certaines difficultés.
En matière de culture du risque, nous allons poursuivre notre action en travaillant notamment sur : l’information, la formation, la sensibilisation et l’éducation.
Pour plus d’informations sur L’AFPCNT : consultez le site web
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