Des intentions de mobilité frileuses qui s’expliquent par des préoccupations fortes concernant le contexte politico-économique, mais un optimisme toujours de mise
Les cadres manifestent un regain de prudence dans leurs intentions de mobilité professionnelle : après un dégel précautionneux des intentions de mobilité mesurées en début d’année juste avant le début de la crise ukrainienne, le retour au conservatisme est de mise, dans des niveaux équivalents à ceux de 2020 (post premier confinement).
Les nouveaux modes de travail plébiscités par les cadres confirment le fait que ces derniers attendent aujourd’hui que leur travail s’adapte à leur vie et non l’inverse
De nombreux nouveaux modes de travail sont mis en place dans les entreprises des cadres : le télétravail est de loin le plus répandu (71% le pratiquent déjà et le sujet est à l’étude chez 11%), suivi de plusieurs pratiques adoptées par plus d’un tiers des entreprises et adoptées ou envisagées par au moins la moitié d’entre elles : l’adaptation de ses plages horaires, le smart office, le flex office et le nomadisme digital. Enfin, les modifications plus conséquentes de la semaine de travail (départ plus tôt en weekend le vendredi ou semaine de 4 jours) restent plus marginales, de même que des espaces de coworking.
La recherche d’un meilleur cadre de vie en leitmotiv de la mobilité géographique des cadres, avec la contrainte fondamentale de conserver son niveau de vie si ce n’est de l’augmenter
Les cadres identifient de multiples raisons qui les inciteraient à changer de ville, au premier rang desquelles la recherche d’un meilleur cadre de vie, citée par 54% d’entre eux. La seconde raison citée serait une opportunité professionnelle (29%), mais il s’agit de la seule motivation « professionnelle » fortement citée, les motifs suivants étant plutôt des déclinaisons spécifiques du « meilleur cadre de vie ».
Mais les craintes quant au changement de ville sont également nombreuses. Elles concernent d’une part le travail, qui conserve malgré tout un rôle décisif dans la vie des Français : 34% citent le fait de ne pas trouver un emploi, 26% la crainte de perdre en niveau de salaire. D’autre part, elles traduisent la crainte que la situation ne serait pas forcément meilleure ailleurs : 30% souhaitent rester près de leurs proches et 29% craignent de regretter leur choix.
Enfin, les cadres témoignent d’une grande capacité d’adaptation au travers des nombreuses concessions qu’ils sont prêts à réaliser pour changer de ville. Elles concernent avant tout la sphère professionnelle (changer de métier – 34%, démissionner – 30%, travailler dans un centre opérationnel – 23%), mais également des sacrifices organisationnels (avoir un temps de transport plus important – 23%, faire des allers retours dans la ville actuelle de travail – 22%).