« Objet politique non identifié » annoncé par Emmanuel Macron durant la campagne des dernières élections législatives, le Conseil national de la refondation (CNR) doit voir le jour ce jeudi 8 septembre. Mais alors qu’il a été présenté comme initiative visant à rassembler acteurs politiques, syndicats, associations et citoyens autour de causes se voulant communes, le scepticisme demeure parmi les partenaires invités, au premier rang desquels les partis d’opposition. Ce fameux CNR est accusé tantôt de faire doublon avec des institutions ayant déjà une existence réelle, comme le Conseil économique social et environnemental (CESE), tantôt de constituer une tentative de contourner le Parlement.
Si la naissance du Conseil national de la refondation cristallise les débats en cette rentrée politique, chez l’ensemble de la population, il se révèle être un objet peu connu. Certes, la moitié des Français (50%) déclare avoir entendu parler de cette initiative lancée par le président de la République, mais seulement 17% déclarent voir précisément de quoi il s’agit. L’autre moitié des interviewés (50%) affirme donc être passée complètement à côté de cette actualité, en particulier chez les populations pourtant directement ciblées par les thèmes dont devra s’emparer le CNR (notamment le plein-emploi, l’égalité des chances et la renaissance démocratique) : les réponses « n’en a pas entendu parler » atteignent 73% chez les chômeurs, 69% chez les personnes sans sympathie partisane et 62% chez les plus pauvres.
Politiquement, et à l’exception notable des sympathisants du Rassemblement national, dont la faible connaissance du CNR les rapproche des strates les plus précaires de la population, la formation prochaine du Conseil national de la refondation a semble-t-il agité les différents électorats. Plus encore que les proches de La République en Marche (63%), et outre les sympathisants de gauche (66%, dont 79% au Parti socialiste), ce sont les partisans de Reconquête qui ont le plus identifié ce nouvel objet politique (75%). De là à dire que le CNR n’a pour l’instant servi qu’à donner prise aux oppositions, il n’y a qu’un pas.