L’Association française des cinémas Art et Essai (AFCAE) a fait appel au pôle Media & Digital pour réaliser une étude sur la fréquentation des salles de cinéma et les principales motivations et usages des abonnés SVOD, après deux années marquées par la crise sanitaire, la longue fermeture des salles de cinéma et le boom des abonnements en ligne. Retour sur cette étude et les principaux enseignements avec François Ayme, président de l’AFCAE.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots l’Association Française des Cinémas Art et Essai et partager avec nous le contexte de réalisation de cette étude ?
L’AFCAE est l’association française des cinémas Art et Essai. Fondée en 1956, elle rassemble aujourd’hui 1200 cinémas, soit plus d’un cinéma sur deux en France. L’AFCAE a pour mission de défendre les cinémas et les films Art et Essai, l’aménagement culturel du territoire et l’éducation au cinéma via un travail politique auprès des pouvoirs publics, des collectivités locales, des médias. Également par un travail de communication, de promotion, de formation et d’animation dans une dynamique collective à l’échelle nationale. L’AFCAE est l’association nationale de cinémas Art et Essai la plus importante du monde par le nombre de ses adhérents.
Suite à la pandémie, aux fermetures des cinémas qu’elle a entraîné, suite également au développement considérable des plateformes de streaming, l’AFCAE a commandé l’étude de l’IFOP sur les nouveaux comportements des abonnés aux plateformes afin de s’appuyer sur des données concrètes sur les audiences et les nouveaux usages de cette forte concurrence pour construire un diagnostic étayé.
41% des abonnés SVOD déclarent aller moins souvent voire plus du tout au cinéma, cette étude révèle aussi que les 2/3 des habitués du cinéma sont abonnés à au moins une plateforme. Quels enseignements en tirez-vous ?
Nous vivons une époque charnière historique sur le rapport aux salles de cinéma, comme l’exploitation en a déjà connu à plusieurs reprises : passage du muet au parlant au début des années 30, développement de la télévision au début des années 60, développement des chaînes payantes et des dvd dans les années 80. À chaque fois, l’exploitation a du faire sa révolution. C’est ce qu’elle doit faire à nouveau. À la fois repenser l’attractivité des lieux, la valeur ajoutée apportée par la salle, l’expérience du lieu mais aussi par la qualité des films projetés. La dimension collective et conviviale doit être mieux valorisée.
Quels sont pour vous les challenges à venir pour le cinéma d’art et d’essai, notamment après cette période de crise ?
Le cinéma Art et essai doit proposer une sortie culturelle très qualitative et très chaleureuse via l’ambiance, les animations et l’éditorialisation d’une programmation avec en complément un travail d’éducation au cinéma et de fidélisation. Ce travail a déjà été engagé mais il faut le développer fortement. L’autre enjeu est de bâtir un nouveau modèle économique avec un soutien des pouvoirs publics et des collectivités réévalués et basé sur un cahier des charges culturel, social et éducatif.
Découvrez l’ambition positive de l’AFCAE
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