L’IFOP publie les résultats d’une étude inédite réalisée pour Philip Morris, étude destinée à comprendre les représentations des Français à l’égard des solutions alternatives à la cigarette à combustion. En voici les principaux enseignements :
La cigarette électronique, un produit désormais bien identifié par les Français
C’est le premier enseignement de cette enquête, la cigarette électronique est entrée dans l’imaginaire des Français avec 85% qui en ont entendu parler et 75% qui voient précisément de quoi il s’agit. Ce produit est identifié de façon majoritaire dans toutes les strates de la société française, quel que soit l’âge, le genre ou la catégorie socio-professionnelle de la personne interrogée. 8% des Français indiquent être consommateurs.
Contrairement à la cigarette électronique, le tabac à chauffer est en revanche encore peu connu, avec seulement 30% des Français qui en ont entendu parler (dont 13% qui voient précisément de quoi il s’agit). Ce produit étant par ailleurs consommé par seulement 2% des Français.
Les alternatives à la cigarette à combustion bénéficient d’a priori positifs mais sont perçues comme peu efficaces pour arrêter de fumer
La cigarette électronique et le tabac à chauffer bénéficient plutôt d’a priori positifs au sein de la population. Près de 6 Français sur 10 estiment que ces alternatives gagneraient à être mieux connues (62%) et à être intégrées aux stratégies nationales de lutte contre le tabagisme (59%). Les Français demeurent en revanche sceptiques quant à l’efficacité de ces produits pour arrêter la cigarette : les ¾ estiment que ces alternatives ne sont pas efficaces et que ce qui compte c’est la volonté (73%). Cette idée selon laquelle c’est la volonté qui permet d’arrêter de fumer explique probablement pourquoi les fumeurs n’ont que peu recours à des solutions d’aide lors d’un sevrage à la cigarette.
Jugées peu efficaces, les solutions d’aide au sevrage sont sous-utilisées par les fumeurs dans leur stratégie d’arrêt de la cigarette
Le scepticisme des Français à l’égard du manque d’efficacité de la cigarette électronique comme solution de sevrage ne se borne pas à ce produit. En fait, les résultats de l’étude montrent que la plupart des solutions existantes sont globalement jugées peu efficaces. C’est notamment le cas de l’accompagnement par des structures associatives (53%), des produits alternatifs (59%), des mesures coercitives telles que la hausse des taxes (61%) ou des programmes d’accompagnement par l’Etat (66%). Même la prise en charge médicale est jugée inefficace par
La cigarette électronique bénéficie d’un potentiel important avec un fumeur sur deux qui l’a déjà envisagé comme alternative
Alors qu’à l’heure actuelle la cigarette électronique est consommée par 8% des Français, elle semble bénéficier d’un potentiel de développement puisque 52% des fumeurs ont envisagé d’arrêter la cigarette classique pour se tourner vers cette dernière.
Invités à identifier les principaux freins à une transition vers ce type de produit, les fumeurs citent avant tout leur préférence pour le goût de la cigarette classique (1ère raison citée par 30% d’entre eux), puis le sentiment que ce produit n’est pas forcément moins nocif pour la santé (20%) ou encore qu’il coûte trop cher (17%).
Les hausses de taxes sont perçues comme étant peu efficaces pour inciter les fumeurs à arrêter la cigarette
La hausse des taxes est globalement perçue comme peu efficace par les Français pour inciter les fumeurs à arrêter de fumer. Au contraire, les Français estiment avant tout qu’une hausse des taxes pousse les fumeurs à s’approvisionner en cigarettes sur le marché parallèle (39%) ou à réduire leur budget sur d’autres achats (26%). Seulement 19% pensent que cela les incite à diminuer leur consommation et 10% à l’arrêter.
La hausse des taxes est d’ailleurs perçue comme étant la principale raison expliquant le développement du marché parallèle aussi bien par les Français (59%) que par les fumeurs (61%).
Les résultats de l’étude donnent d’ailleurs à voir l’ampleur de la consommation de cigarettes achetées hors du réseau traditionnel. 32% des Français en ont déjà consommé et cette pratique concerne deux tiers des fumeurs. Les fumeurs réguliers sont même un tiers à dire en consommer fréquemment.
Les résultats de cette étude montrent que la cigarette électronique est désormais bien identifiée par les Français et bénéficie d’un potentiel de développement réel avec plus d’un fumeur sur deux qui a déjà envisagé de se tourner vers cette alternative. Le produit bénéficie d’a priori positifs – 59% des Français estiment qu’il devrait être intégré aux stratégies nationales de lutte contre le tabagisme – mais il n’est toutefois pas encore perçu comme une solution efficace pour arrêter de fumer. En fait, les résultats de l’étude montrent une sous-utilisation des aides au sevrage, qu’il s’agisse de substituts nicotiniques ou encore d’accompagnements par un professionnel de santé lors d’un arrêt de la cigarette. Plus globalement, les mesures de hausse des taxes sur les cigarettes sont très largement perçues par les Français comme étant peu efficaces pour dissuader les Français de fumer et sont vues comme étant une des causes du développement du marché parallèle. Marché parallèle dont on voit l’ampleur : un tiers des fumeurs indiquent consommer fréquemment des cigarettes achetées hors du réseau traditionnel des buralistes.