Moins d’une semaine après le second tour de l’élection présidentielle, l’Ifop a réalisé pour Sud radio une enquête sur les attentes des Français à l’égard des élections législatives.
Qualifiée symboliquement de « troisième tour » de la présidentielle, les Français se positionnent pour la prochaine législative majoritairement en faveur d’une majorité à l’Assemblée nationale divergente de celle d’Emmanuel Macron, en vue de lui imposer une cohabitation (67%), soit un résultat stable depuis le jour de son élection (-1 pt). Cette volonté d’entraver la liberté d’action du président fraîchement réélu est d’autant plus marquée du côté des électeurs ayant voté au premier tour pour Éric Zemmour (93%), Marine Le Pen (90%) et Jean-Luc Mélenchon (85%). En revanche, les électeurs d’Emmanuel Macron se positionnent en faveur de la majorité présidentielle (83%).
Lorsque les Français sont ensuite interrogés sur les listes qu’ils souhaiteraient voir remporter l’élection législative, la gauche unie – composée de l’alliance hypothétique du Parti Communiste Français, du Parti socialiste, de la France Insoumise – est la plus plébiscitée par les personnes inscrites sur listes électorale (35%), les partisans de l’ensemble de ces partis ayant été privés de la qualification de leur représentant au premier tour de la présidentielle. La seconde alliance la plus plébiscitée concerne les autres grands déçus de la présidentielle, soit celle entre le Rassemblement national et Reconquête (29%).
Enfin, en cas de victoire de la gauche aux prochaines élections législatives, 35% des Français souhaitent que Jean-Luc Mélenchon devienne le Premier ministre, ambition exprimée explicitement par ce dernier peu après sa défaite au premier tour. Sans surprise, le soutien à sa nomination est massif du côté des sympathisants La France Insoumise (96%). Cependant, sa personnalité reste clivante. L’opposition à sa nomination est également massive du côté de ses principaux compétiteurs (90% pour les Républicains, 81% pour le Rassemblement national). Il en est de même, bien que dans une moindre mesure, de la part des sympathisants du parti socialiste (60%) et d’EELV (44%), ce qui interroge sur la réussite d’une alliance à gauche, dont Jean-Luc Mélenchon souhaiterait pour le moment être le meneur.